Le continent africain compte désormais un 54ème pays

11 juillet 2011, par Céline Tabou

Situé en Afrique de l’Est, le Sud Soudan a acquis son indépendance par référendum organisé du 9 au 15 janvier 2011, accélérant son autodétermination. Le pays est depuis le 9 juillet 2011, séparé de la République du Soudan.

Après deux décennies de guerre civile meurtrière entre le Nord, principalement musulman et arabe, et le Sud, principalement chrétien et noir. Les Sud-Soudanais ont voté à 98,83% en faveur de la sécession, selon les résultats définitifs officiels rendus publics lundi 31 janvier 2011, par la commission référendaire. Djouba, ou Juba, devient la capitale de ce nouvel État en construction.

Reconnaissance internationale

Plusieurs pays africains et la plupart des États du G8, les États unis, en premier lieu ont reconnu le Sud-Soudan. « Au nom des Nations Unies. Au nom de l’ensemble de la communauté internationale, je félicite les huit millions de citoyens de la République du Sud Soudan et en cette grande et capitale occasion, j’adresse à cette toute nouvelle nation en Afrique, à cette toute nouvelle nation sur Terre, mes meilleurs vœux d’un avenir pacifique, prospère et heureux », a déclaré Ban Ki-moon dans un discours lors des cérémonies marquant l’indépendance, cité par Ibouban.info.
Le secrétaire général de l’ONU a tout de même souhaité rappeler que le Sud-Soudan ne peut pas relever tous les défis « tout » seul, ce dernier a affirmé que le pays avait besoin du soutien de son voisin dont il vient de se séparer, le Soudan, ancienne colonie britannique. « Un Sud viable aura besoin d’un Nord viable. Et vice versa », a-t-il déclaré.
Du côté de l’Union européenne, Catherine Ashton, représentante de l’Union européenne pour les Affaires étrangères et la Politique de sécurité s’est rendue à Juba pour célébrer l’indépendance du Sud-Soudan. Dans un communiqué de presse que publie le site de l’UE, « l’Union européenne est solidaire du peuple Sud-Soudanais en ce jour historique, et nous serons un partenaire fiable dans le futur. Nous continuerons à soutenir la transition pacifique au Sud-Soudan, et nous espérons que les leaders politiques prendront tous les avantages de cette unique opportunité qu’ils ont devant eux. L’UE s’engage à long terme dans le processus de paix et de stabilité dans les deux Soudans et les exhorte à vivre ensemble pacifiquement comme deux États viables, après 9 juillet ».

Sur la voie de la construction

Salva Kiir est devenu le premier président d’un État de 589.745 km² et de plus de 8,5 millions d’habitants, dont la majorité est animiste et chrétienne. Les réserves pétrolières du pays sont estimées à 6,7 milliards de barils, mais malgré toutes ces richesses, le pays reste encore à être construit.
Nathan Deng Ajei a déclaré au journaliste du “Figaro” : « C’est un grand jour. Nous sommes libres. Nous n’aurons plus à subir le regard des gens du Nord, qui nous méprisaient. On va pouvoir vivre, développer notre pays ». Cependant, avec 80% d’analphabètes et 90% de la population vivant sous le seuil de pauvreté, le nouvel État est déjà l’un des plus pauvres du monde. « Le développement est très lent, car le pays souffre d’un manque énorme de cadres compétents. Et les rares qui existent sont englués dans la corruption. Le Sud-Soudan risque d’être un État en faillite avant même d’avoir existé », analyse, un rien las, un diplomate en poste à Juba. « Nos relations avec le Nord sont plus difficiles que jamais », a affirmé au quotidien français, Rachid Badiker, conseiller du secrétaire général du Mouvement populaire de libération du Soudan (SPLM).

Céline Tabou


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