Alon filozofé de Roger Orlu

« Le droit à l’information »

2 février 2007, par Roger Orlu

Beaucoup de jeunes nous disent qu’ils ne regardent plus les journaux télévisés et n’écoutent plus les bulletins d’informations. Ils disent également que les nouvelles publiées par la presse écrite ne les intéressent pas.
Ils expliquent généralement ces positions par le fait que l’on croule sous le flot des “infos” et que les médias polluent le cerveau en accumulant les diversions, les “scoops” sensationnalistes, les mensonges, les banalités, les sujets à polémiques stériles et diviseuses de la population. Les informations essentielles, celles qui sont indispensables pour analyser la réalité, la comprendre et la transformer à partir d’une vision et d’un projet communs - sont mises de côté ou minimisées.

En fait, on sait que la plupart des médias sont devenus essentiellement des entreprises qui doivent rapporter des bénéfices à leurs propriétaires. Les moyens de communication de masse ne sont donc pas d’abord un outil pour aider les citoyens à réfléchir par eux-mêmes, à s’épanouir et à améliorer leur vie avec les autres ; au lieu d’être en priorité au service de la population, ils sont plutôt une source de profits, qui transforme l’information en marchandise. À cette fin, ils doivent contribuer à perpétuer la société telle qu’elle fonctionne et faire en sorte que les idées dominantes soient réellement celles des classes dominantes.

Dans son livre “Mon utopie” (Éditions Stock 2006), le généticien et philosophe Albert Jacquard cite cette récente déclaration du président de la chaîne TF1, qui explique le rôle d’une télévision : « Le métier de TF1 c’est d’aider Coca-Cola, par exemple, à vendre son produit. Or, pour qu’un message publicitaire soit perçu, il faut que le cerveau du téléspectateur soit disponible. Nos émissions ont pour vocation de le rendre disponible ; c’est-à-dire de le divertir, de le détendre pour le préparer entre deux messages. Ce que nous vendons à Coca-Cola, c’est du temps de cerveau humain disponible ».
Face aux patrons de presse et aux journalistes pour lesquels, comme celui-ci, leur métier consiste à décerveler les citoyens, Albert Jacquard souligne le danger : « Ce décervelage n’est pas seulement un risque pour la rigueur de l’information ; il l’est surtout pour la construction de l’intelligence des jeunes ». C’est pourquoi il appelle à agir pour faire respecter « le droit à l’information ».


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