Des partisans de Donald Trump armés à l’entrée des bureaux de vote

Le fascisme aux portes des bureaux de vote aux USA : le modèle de démocratie occidentale ?

4 novembre 2020

A l’approche de l’élection présidentielle, la tension a augmenté aux USA. Des bandes armées qualifiées de milices font pression sur les électeurs en se postant armés devant les bureaux de vote et en organisant des barrages de route. Ces partisans de Donald Trump utilisent des méthodes qui rappellent celles en cours à La Réunion pendant de nombreuses années pour empêcher les Réunionnais de voter pour le PCR. France24 a interrogé un comité d’avocats pour les droits civils à ce sujet, les témoignages d’intimidations sont éloquents.

Le Comité des avocats pour les droits civils en vertu de la loi gère la principale ligne téléphonique non-partisane, « 866-OUR-VOTE hotline », dont l’objectif est de répondre aux questions des citoyens sur le vote. Depuis juillet, cette organisation a reçu plus de 100 000 appels, soit deux fois plus de sollicitations que lors des précédentes élections.

Pour Damon Hewitt, cette augmentation des appels est due aux changements de procédures du vote en raison de la pandémie de Covid-19 :
« Nous recevons de nombreux appels liés à des confusions autour du vote par correspondance, car les règles changent. Il y a aussi des tensions dues au fait que certaines personnes veulent restreindre la démocratie en limitant le nombre de votants, ou bien en limitant les options qui s’offrent à eux pour voter. Nous avons en outre reçu des appels qui portent sur des cas potentiels d’intimidations de votants, comme la présence d’individus armés de fusils devant des bureaux de vote. Il y a aussi des témoignages faisant état de présence policière inappropriée. »

De nombreux Américains craignent d’être empêchés de voter en raison de ces pressions. Le 20 octobre, un agent de police de Miami a été sanctionné après avoir porté un masque avec l’inscription « Trump 2020 » alors qu’il était en uniforme.

Par ailleurs, des témoignages font état de tentatives d’intimidation menées par de prétendus observateurs électoraux contre des électeurs, surtout après que Donald Trump a exhorté ses partisans à « surveiller très attentivement” le vote lors du premier débat présidentiel. 

Selon Damon Hewitt, ces actions peuvent influencer les votants :

« Quand des votants voient une telle présence sur le chemin du bureau de vote, ils sont clairement intimidés. Pendant le vote anticipé, des électeurs nous ont affirmé qu’il y avait souvent une personne dans le bureau de vote qui prenait des notes sur eux, et qui parfois même les prenait en photo ou en vidéo. Évidemment, ce genre de comportement rend les gens mal à l’aise, ils se sentent agressés.

Les observateurs électoraux [envoyés pas les partis politiques] sont totalement légaux dans certains États. Mais certains détournent l’esprit de la réglementation et n’hésitent pas à jouer avec les règles.
Nous avons appris qu’il y a eu des appels lancés pour que des milices se rendent près des bureaux de vote, et même qu’ils y tiennent des rassemblements. C’est vraiment la pagaille. Heureusement que ces initiatives ne sont pas coordonnées et qu’elles ne sont pas de grande ampleur. En revanche, la rhétorique qu’on entend en ce moment encourage ces personnes à tenter leur chance.

Les milices sont là depuis longtemps. Mais, cette année, plus qu’avant, leurs activités se sont intensifiées à l’approche de l’élection. Il y a eu des appels à des manifestations à travers tout le pays lancés par certains groupes pour intimider les électeurs. Ils doivent certainement considérer que c’est l’occasion de jeter leurs dernières forces dans la bataille pour propager leur haine avant l’élection. »

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