Le financement consacré à l’adaptation climatique est inférieur à 10% du financement requiert

5 novembre 2022

Selon le rapport du PNUE, les besoins annuels d’adaptation sont estimés à une tranche "entre 160 et 340 milliards de dollars d’ici à 2030". Or le financement consacré aux mesures d’adaptation aux changements climatiques, est inférieur à 10% du financement requiert.

Ce constat a été mit en avant dans le "Rapport 2022 sur l’écart entre les besoins et les perspectives en matière d’adaptation aux changements climatiques", publié par le Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE), à l’approche de la 27ème conférence des parties de l’Organisation des Nations Unies (ONU) sur le climat (COP27), à Sharm El-Sheik du 6 au 18 novembre 2022.

Selon les auteurs de ce texte, "les flux financiers internationaux destinés à l’adaptation des pays en développement sont 5 à 10 fois inférieurs aux besoins estimés et l’écart se creuse". L’étude montre que "les besoins annuels d’adaptation sont estimés à entre 160 et 340 milliards de dollars d’ici à 2030 et à entre 315 et 565 milliards de dollars d’ici à 2050".

De fait, le financement consacré réellement aux mesures d’adaptation reste inférieur à 10% de ce qui est nécessaire. Pourtant les efforts s’intensifient pour mettre en œuvre les mesures d’adaptation aux changements climatiques et se focalisent sur l’agriculture, l’eau et les écosystèmes.

Néanmoins, le PNUE souligne le besoin d’un changement radical du soutien des États avant que les risques climatiques ne s’accélèrent. En effet, le réchauffement planétaire de 1,1°C se traduit par "la sécheresse dans la Corne de l’Afrique, les inondations sans précédent qui frappent l’Asie du Sud ou encore les fortes chaleurs estivales et les sécheresses record enregistrées dans de nombreuses régions de l’hémisphère Nord".

Dans ce contexte, le PNUE a indiqué que l’objectif de limiter le réchauffement planétaire à 1,5°C d’ici la fin du siècle courant ne semble pas possible avec les plans actuels, car il pourrait surtout provoquer un réchauffement de 2,4 à 2,6°C.

Le PNUE appelle donc les chefs d’Etat à démontrer une volonté politique exceptionnelle afin d’éliminer l’écart entre les besoins et les perspectives. La directrice exécutive du PNUE, Inger Andersen, a déclaré que "les changements climatiques frappent l’humanité successivement, comme nous l’avons constaté tout au long de l’année 2022, et plus particulièrement lors des inondations qui ont submergé une grande partie du Pakistan".

Selon elle, "le monde doit de toute urgence réduire les émissions de gaz à effet de serre pour limiter les effets du changement climatique". "Mais nous devons également accroître de toute urgence les efforts d’adaptation aux incidences climatiques actuelles et à celles à venir", a-t-elle ajouté.

De son côté, le Secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres a regretté que les pays ne puissent pas protéger l’humanité des impacts actuels et futurs de la crise climatique :

"les personnes et les communautés les plus vulnérables en paient le prix. C’est inacceptable. L’adaptation aux changements climatiques doit être traitée avec un sérieux qui reflète la valeur égale de tous les membres de la famille humaine. Il est temps de procéder à une refonte de l’adaptation climatique mondiale qui mette les excuses de côté et se serve des outils nécessaires pour résoudre les problèmes"


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