« Le 18 novembre 1984, quelques semaines après la création du FLNKS en tant que mouvement de libération nationale, Eloi Machoro fracassait le statut « Lemoine », en brisant une urne électorale à Canala d’un coup de tamioc. Ce statut était inacceptable, car il permettait aux derniers venus dans le Territoire de prendre part au vote à part égale de sa population autochtone, en méconnaissance du droit inné et actif du peuple kanak à l’indépendance, reconnu à Nainville-les-Roches. Saluant la mémoire d’Eloi Machoro, figure historique du mouvement, le Front de libération nationale kanak et socialiste célèbre son geste comme un acte fondateur dans la lutte légitime du peuple kanak contre le colonialisme français.
Or, en ce jour anniversaire, qui est également celui de la création de la Cellule de coordination des actions de terrain, le constat est flagrant : après un an de mobilisation, et malgré un usage excessif et létal de la force, et une militarisation sans précédent du territoire, le niveau de rejet dans le Pays du projet de « dégel » du corps électoral est massif, tout aussi fort que celui exprimé, il y a quarante ans. Face à cette situation, le FLNKS appelle la France, puissance administrante, au respect de ses obligations internationales, pour assurer l’intégrité du processus de décolonisation, conformément à l’accord de Nouméa et au droit des peuples à disposer d’eux-mêmes, ce qui passe par l’adoption des mesures suivantes.
Premièrement, le projet de dégel du corps électoral doit être définitivement abandonné. Comme l’a jugé la Cour internationale de Justice à propos de la Palestine occupée, le droit à l’autodétermination protège le peuple qui en est titulaire contre tout acte visant à compromettre son intégrité. De même, dans ses arrêts relatifs au Sahara occidental, la Cour de justice de l’Union européenne rappelle qu’il existe une différence fondamentale entre la notion de « population » d’un territoire non autonome, qui renvoie à ses habitants, et de celle de « peuple » d’un territoire, seul titulaire du droit à l’autodétermination, en tant qu’« unité politique ». Ainsi, il ne suffit pas d’habiter dans un territoire non autonome pour appartenir au peuple de ce territoire et disposer des droits politiques qui en découlent. Or, s’agissant de la Kanaky-Nouvelle-Calédonie, compte de son statut séparé et distinct par rapport à la France, le corps restreint électoral constitue une mesure de « contrôle de l’immigration », reconnue comme telle par l’Assemblée générale des Nations Unies, qui vise à prévenir toute nouvelle altération de la composition démographique du territoire.
Deuxièmement, les autorités françaises doivent renoncer à présenter la troisième consultation comme valable : une consultation sans le peuple Kanak, reconnu « peuple d’origine » dans l’Accord de Nouméa, ne peut pas passer pour un acte authentique d’autodétermination. C’est la position officielle de l’ Assemblée générale de l’ONU qui, ne reconnaissant pas la troisième consultation, maintient la Kanaky-Nouvelle-Calédonie sur la liste des territoires à décoloniser.
C’est également le sens des observations finales du Comité des droits de l’homme, présentées le 7 novembre dernier, appelant au respect du consentement de la population autochtone. Préexistant à la colonisation du Territoire par la France, le peuple Kanak est incontournable et toute tentative à viser le marginaliser chez lui ne fera que prolonger l’impasse.
Troisièmement, les autorités françaises doivent procéder à la libération immédiate et inconditionnelle de tous les prisonniers politiques, et au rapatriement de ceux illégalement déportés en France. Comme le rappelle le Comité des droits de l’homme, ces personnes sont des « défenseurs des droits autochtones » ayant agi pour le respect du droit international face à la France qui le viole. Dans ces conditions, alors qu’elle est employée comme un outil de répression coloniale, au service d’une souveraineté dont la France ne dispose pas, la légalité française leur est inopposable. Tous les militants doivent être libérés, sans délais, pour pouvoir pleinement prendre part — en particulier s’agissant du Président du FLNKS — aux discussions sur l’avenir institutionnel du territoire, conformément au droit des peuples à disposer d’eux-mêmes.
En sa qualité de signataire de l’accord de Nouméa et représentant du territoire, le FLNKS est convaincu que seule l’approche fondée sur le droit international, qu’il a toujours défendu depuis sa création, est nature à garantir le caractère unitaire de la mobilisation en cours dans la durée, vers la décolonisation complète du Territoire. Au vu des moyens d’action juridiques très efficaces qui sont désormais disponibles, il met en garde contre toute tentation de vouloir imposer en force le fait accompli. La France doit comprendre qu’elle ne pourra jamais asseoir sa présence dans le Pacifique, sur une occupation illégale de la Kanaky-Nouvelle-Calédonie, en violation grave du droit à l’autodétermination et à l’indépendance.
Pour l’animation du BP FLNKS
Le Secrétaire Général de UC
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