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Le FMI rabaisse ses estimations de croissance

Crise économique

mercredi 10 octobre 2012, par Céline Tabou


Le Fonds a diminué ses prévisions de croissance mondiale, à 3,3% en 2012 contre 3,5% attendus initialement en juillet et à 3,6% en 2013, contre 3,9%. Les estimations du Fonds Monétaire International s’annoncent pessimistes. En effet, le FMI a rendu publiques ses ’Etudes économiques et financières’ d’octobre 2012, en vue de la publication des ’Perspectives de l’économie mondiale’.


La note indique que « dans les pays avancés, la croissance est maintenant trop faible pour faire reculer notablement le chômage. Dans les principaux pays émergents, la croissance auparavant vigoureuse a ralenti aussi ». La croissance a été révisée de 2,0% à 1,5% pour les pays avancés, et de 6,0% à 5,6% pour les pays émergents et les pays en développement, pour l’année 2013.

Des « forces familières » en jeu

La note du FMI a rappelé « les forces qui freinent la croissance dans les pays avancés » : le rééquilibrage des budgets et la fragilité persistante du système financier. Dans une bonne partie du monde, les pays développés, particulièrement en Europe, ont lancé des séries de mesures de rééquilibrage budgétaire, afin de réduire les déficits et enrayer la crise économique et financière qui s’étend à tous les pays du monde. Parmi les pays touchés, les économies émergentes et en voie de développement qui parvenaient à conserver une certaine avancée économique, contrairement aux économies développées.
La fragilité des systèmes bancaires pèse sur l’économie mondiale et celle des états, d’autant plus que la faiblesse de la croissance n’aide pas au refinancement de celle-ci. Par conséquent, les banques empruntent et sont « confrontées à des conditions d’emprunt rigoureuses ». A contrario, les banques centrales prêtent à des taux directs réduits et tentent « de mettre en œuvre des mesures novatrices visant à réduire les taux sur certains marchés » ainsi qu’aider certaines catégories d’emprunteurs ou « favoriser l’intermédiation financière de manière générale ». Cette politique monétaire tire la croissance vers le haut, mais l’incertitude des investisseurs persiste notamment vis-à-vis de « la capacité des dirigeants européens à maîtriser la crise dans la zone euro » et « l’incapacité des dirigeants américains à s’accorder jusqu’ici sur un plan budgétaire ».

Mettre en place une « nouvelle architecture »

Depuis le début de la crise de la dette souveraine, les dirigeants européens ont pris conscience de la fragilité de leurs économies. Toutefois, en dépit des nombreux plans de rigueur mis en place par les gouvernements de gauche comme de droite, les dettes souveraines ne s’amenuisent pas. D’un côté, certains économistes appellent à un nouveau modèle de développement économique et de l’autre, certains parlent de mesures encore plus drastiques, notamment la troïka (Banque centrale européenne, Union européenne et FMI). C’est dans cette optique que le FMI préconise de réduire l’amplitude des chocs en mettant en place « un système de transferts permettant d’atténuer les effets des chocs ». L’objectif de cette proposition est de « réduire la probabilité de défaillance des pays », mais en cas de défaillance, la nouvelle architecture économique, citée par le FMI, devrait atténuer les effets sur les créanciers et le système financier. Il s’agit de protéger les créanciers de tous désagréments en cas de difficultés économique et financière d’un Etat.
Cependant sur le court terme, le FMI exige des mesures plus immédiates en Espagne et en Italie. Ces derniers « doivent donner suite à des plans d’ajustement qui rétablissent leur compétitivité et leur solde budgétaire et maintiennent leur croissance ». Le Fonds appelle ainsi les Etats à recapitaliser leurs banques « sans accroître leur dette souveraine ». Un paradoxe persiste, le FMI exhorte les États à refinancer leurs banques sans toutefois creuser leurs déficits et en empruntant sur le marché à des « taux raisonnables ». Cela signifie que les gouvernements devront faire des coupes budgétaires supplémentaires et augmenter les impôts pour pouvoir recapitaliser les banques, afin d’atténuer l’incertitude des investisseurs, sans prendre en compte les citoyens qui devront se serrer à nouveau la ceinture.

 Céline Tabou 


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