Relations internationales

Le gouvernement américain cherche-t-il à faire peur au monde ?

Avions escortés par des militaires, passagers fouillés pour rien

3 janvier 2004

Selon le ’Washington Post’, des vols d’Air France et de British Airways ont terminé leur voyage escortés par des F-16. D’autres vols, devant rallier la Grande-Bretagne ou le Mexique aux États-Unis, ont été annulés pour ’raison de sécurité’. Le gouvernement américain joue-t-il sur les peurs ?

La crainte de menaces terroristes est très utilisée par le gouvernement de George W. Bush. Conséquence : depuis plusieurs jours le niveau d’alerte a été relevé et plusieurs vols annulés ou escortés.
Ainsi, un vol de la compagnie mexicaine Aeromexico, qui devait relier Mexico à Los Angeles, a été annulé jeudi pour la deuxième fois en deux jours pour des "raisons de sécurité" à la demande des autorités américaines, a indiqué l’ambassade des États-Unis à Mexico. La nature des problèmes de sécurité n’a pas été précisée.
British Airways a pour sa part du annuler jeudi, pour le même motif et sur ordre du gouvernement britannique, l’un de ses trois vols commerciaux quotidiens entre Londres et Washington. Le vol retour correspondant a lui aussi été annulé.

Escortés par des avions militaires

Le "Washington Post" révélait par ailleurs jeudi qu’au moins deux appareils d’Air France ont été accompagnés cette semaine par des chasseurs américains F16 jusqu’à leur atterrissage sur l’aéroport de Los Angeles. Le vol 223 de British Airways aurait eu droit au même traitement à son arrivée à Dulles, l’aéroport de Washington.
Le quotidien américain, qui cite des témoins et des responsables anonymes de l’aviation civile, souligne qu’il s’agit d’« un exemple des mesures rigoureuses et inhabituelles de sécurité adoptées ces derniers jours » dans ces villes. Les services de sécurité ont refusé de commenter cette information. Air France affirmait jeudi soir n’avoir aucune information à ce sujet. British Airways, en revanche, n’a pas fait mystère de cette escorte, selon le "Post", la qualifiant de « contrôle de routine ».
Debbie Wierman, une porte-parole du FBI, a affirmé au quotidien américain qu’il y avait à bord du Boeing 747 de la British « des gens avec qui les autorités avaient envie de parler ». Une fois l’avion parqué à plusieurs centaines de mètres du terminal principal de l’aéroport, les 247 passagers et les 17 membres d’équipage ont été interrogés et leurs bagages fouillés. Il n’y a pas eu d’arrestation. Les passagers ont été autorisés à quitter l’appareil cinq heures après l’atterrissage.

Une liste avant le vol

Cinq heures de retard : les passagers venus de Londres peuvent, semble-t-il, s’estimer heureux. Selon le "New York Times", les autorités américaines ont obligé cette semaine un avion en provenance du Mexique à faire demi-tour car les passagers n’avaient pas été suffisamment contrôlés. Autre révélation du "Times" : Paris accepterait désormais de fournir aux Américains la liste des passagers de vols à risque au moins une heure avant le décollage, et non plus une fois l’avion dans les airs.
Les 24 et 25 décembre, six vols d’Air France entre Paris et Los Angeles avaient été annulés à la demande de Washington, des responsables américains ayant cru repérer sur les listes de passagers des noms suspects. Le ministère de l’Intérieur français a annoncé vendredi que les six personnes interrogées étaient « homonymes » de suspects.


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