Côte d’Ivoire

Le gouvernement français et la CEDEAO défendent les acquis de Marcoussis

Malgré la pression des partisans du président ivoirien

4 février 2003

Le ministre français des Affaires étrangères a clairement rejeté dimanche soir l’hypothèse d’une renégociation des accords de Marcoussis, réclamée par un conseiller du président ivoirien. Des troubles ont fait un mort dimanche à Abidjan.

« Nous avons pris une initiative pour réunir l’ensemble des Ivoiriens, ils sont parvenus à un accord. Il faut maintenant le respecter. La France demande solennellement au président Gbagbo de s’engager résolument dans la voie de la réconciliation ». Dimanche sur TF1, le ministre français des Affaires étrangères a une nouvelle fois lancé un appel au président ivoirien, qui continue d’entretenir le suspense sur le discours à la Nation qu’il a promis de tenir à son retour dimanche dernier de Paris.
Son conseiller en communication, Toussaint Alain, a fait savoir depuis Paris que « puisque des dispositions de l’accord posent problème aux yeux de la population ivoirienne, il faut que le médiateur Villepin prenne les dispositions qui s’imposent et accepte de renégocier ». « L’idée d’avoir des rebelles au gouvernement à des postes stratégiques paraît insupportable aux Ivoiriens, de même que le cantonnement de l’armée ivoirienne », a-t-il jugé.

Troubles

Samedi, les présidents du Ghana, du Togo et du Nigeria sont venus à Abidjan au nom du "groupe de contact" de la Communauté économique des États d’Afrique de l’ouest, pour s’entretenir avec le président Gbagbo. Un haut responsable du Ghana, pays assurant la présidence de la CEDEAO, a indiqué dimanche que le message délivré au président Gbagbo était très clair : « la communauté internationale soutient cet accord qui semble être la meilleure solution. Nous lui avons dit que s’il avait des problèmes à l’appliquer, nous l’aiderions ».
Des troubles ont éclaté dimanche matin dans deux quartiers périphériques d’Abidjan, faisant un mort, après l’assassinat par des « hommes en uniforme » d’un acteur de télévision connu et membre du Rassemblement des républicains (principal parti d’opposition). La découverte du corps de Camara Vakaromogo Yéréfé, portant des impacts de balles, a déclenché des manifestations dans les quartiers d’Adjamé et Abobo, deux communes d’Abidjan administrées par des maires du RDR d’Alassane Ouattara.


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