Le gouvernement palestinien a démissionné

30 janvier 2019

Le gouvernement palestinien, basé à Ramallah, a soumis le 29 janvier sa démission au président Mahmoud Abbas, d’après l’agence officielle Wafa. Celle-ci se déroulent en pleine divisions entre les organisations palestiniennes.

Le cabinet continuera à "assumer toutes ses responsabilités jusqu’à ce qu’un nouveau gouvernement soit formé", a indiqué un communiqué du conseil des ministres réuni à Ramallah, en Cisjordanie occupée. La durée de cette situation est pour l’heure indéterminée.

La démission était attendue, car le Premier ministre Rami Hamdallah avait déclaré la veille qu’il allait mettre son gouvernement "à la disposition" de Mahmoud Abbas, président de l’Autorité palestinienne.

Mahmoud Abbas est en train de former une nouvelle coalition, une mission considérée par les analystes comme un moyen supplémentaire d’isoler ses rivaux islamistes du Hamas, au pouvoir dans la bande de Gaza.

Le gouvernement vient directement de l’Autorité palestinienne, entité intérimaire internationalement reconnue et devant préfigurer un Etat indépendant comprenant la Cisjordanie et la bande de Gaza.

L’Autorité palestinienne n’exerce plus son pouvoir, limité par l’occupation israélienne, que sur des fragments de la Cisjordanie.

Les difficultés persistantes du gouvernement sont aussi l’une des raisons des divisions entre d’une part l’Autorité et le parti laïc Fatah qui la domine, et d’autre part le Hamas, depuis plus de dix ans.

Le Hamas a pris le pouvoir à Gaza en 2007 après quasi-guerre civile avec le Fatah de Mahmoud Abbas, après le refus de la communauté internationale de reconnaître la victoire choc des islamistes aux élections parlementaires de 2006.

Le Hamas refuse de reconnaître Israël et est considéré comme un groupe "terroriste" par l’Etat hébreu, les Etats-Unis ou l’Union européenne, et comme infréquentable par certains pays arabes.

Les divisions palestiniennes sont considérées comme l’un des obstacles à un règlement du conflit avec Israël et à une solution aux conflits, blocus israélien et égyptien, pauvreté... à Gaza.

Le comité central du Fatah a recommandé la formation d’un nouveau gouvernement formé de membres de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP), entité reconnue internationalement comme représentant les Palestiniens des Territoires et de la diaspora.

Un porte-parole du Hamas, Fawzi Barhoum, a accusé Mahmoud Abbas de chercher à établir un "gouvernement séparatiste" à des fins personnelles. L’actuel président a instauré ces dernières années des mesures de rétorsion pour tenter de forcer, en vain, le Hamas à remettre le pouvoir à l’Autorité palestinienne à Gaza.

L’Autorité s’inquiète d’être mise à l’écart en voyant des acteurs internationaux traiter avec le Hamas. Elle craint également la séparation grandissante entre la Cisjordanie et Gaza et le risque que cet éloignement pèse sur la création d’un Etat palestinien comprenant les deux territoires.

L’Autorité est largement discréditée auprès des Palestiniens et fait face à des grèves, notamment contre un nouveau système de retraite que Mahmoud Abbas a finalement retiré.


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