TICAD III / Coopération Asie-Afrique

Le Japon se veut un pont entre l’Asie et l’Afrique

1 milliards de dollars pour l’Afrique

30 septembre 2003

Le Premier ministre japonais Junichiro Koizumi a annoncé hier l’octroi d’une aide de 1 milliard de dollars en faveur de l’Afrique au cours des cinq prochaines années, à l’ouverture de la troisième Conférence internationale de Tokyo sur le développement de l’Afrique (TICAD III) dans la capitale japonaise.
Il a promis de « jeter un pont entre l’Asie et l’Afrique ». Une participation record de 23 chefs d’État et de gouvernement africain est noté à ce forum que le président de la TICAD III, Yoshiro Mori, a présenté dans ses remarques d’ouverture comme « une conférence internationale d’une ampleur sans précédent dans l’histoire de la diplomatie japonaise ».
Junichiro Koizumi a rappelé dans son discours que la TICAD est née il y a 10 ans dans le but principal de raviver l’intérêt de la communauté internationale à l’égard de l’Afrique. Il a renouvelé un avertissement prononcé il y a deux ans par son prédécesseur M. Mori. Au lendemain d’un voyage sur le continent, ce dernier avait affirmé qu’ « il n’y aura pas de stabilité et de prospérité dans le monde au 21ème siècle si les problèmes de l’Afrique ne sont pas réglés ».
En tant que promoteur du processus de la TICAD, Junichiro Koizumi a porté durant la dernière décennie l’aide du Japon à l’Afrique à quelque 12 milliards de dollars, en plus d’avoir formé plus de 10.000 Africains et d’avoir déployé quelque 7.000 experts japonais à travers le continent.

« Insuffler diversité et dynamisme »

« Le Japon a prévu au cours des cinq prochaines années d’accorder 1 milliard de dollars de subventions à l’Afrique en faveur de secteurs comme la santé et la lutte contre le SIDA, l’éducation, l’eau et l’aide alimentaire », a promis Junichiro Koizumi au titre de l’aide au développement humain, une des composantes du Nouveau partenariat pour le développement de l’Afrique (NEPAD) -le thème central de la TICAD III.
Le Premier ministre japonais a également promis que le Japon « va encourager les compagnies japonaises à investir en Afrique grâce aux prêts à l’investissement à l’étranger et d’autres mesures d’un montant total de 300 millions de dollars au cours des cinq prochaines années ».
Il a fait part de la volonté du Japon d’annuler progressivement près de 3 milliards de dettes dans le cadre de l’initiative pour l’allègement de la dette en faveur des pays pauvres endettés (PPTE). Toutefois pour le chef du gouvernement japonais, l’avenir de la TICAD réside dans l’appropriation par l’Afrique de ses options de développement. Selon Junichiro Koizumi, le Japon a l’intention d’exploiter l’expérience et l’énergie de l’Asie pour « insuffler diversité et dynamisme aux efforts de développement de l’Afrique ».
Le président de l’Union africaine, Joachim Chissano du Mozambique, les présidents Thabo Mbeki d’Afrique du Sud, Olusegun Obasanjo du Nigeria, Paul Biya du Cameroun, Abdoulaye Wade du Sénégal, Blaise Compaoré du Burkina Faso, Omar Bongo du Gabon, Mathieu Kérékou du Bénin, Benjamin Mkapa de Tanzanie et et John Kufuor du Ghana participent à ce forum. Les autres dirigeants africains également présents sont le Roi Mswati III du Swaziland, les présidents Marc Ravalomanana de Madagascar, Levi Mwanawassa de Zambie, Denis Sassou Nguesso du Congo (Brazzaville), Yoweri Museveni d’Ouganda, Amadou Toumani Touré du Mali, Ismail Omar Guelleh de Djibouti, Issaias Afeworki d’Erythrée et Bakili Muluzi du Malawi. Les premiers ministres Meles Zenawi d’Ethiopie, Mohamed Ghannouchi de Tunisie et Bernard Makuza du Rwanda ont aussi fait le déplacement.

Les thèmes abordés

« C’est la toute première fois qu’un nombre aussi important de dirigeants africains est réuni ici », s’est exclamé Yoshiro Mori, le président de la conférence qui a, en outre, noté la présence de « plus de 1.000 délégués venus de 89 pays et 47 organisations nationales et internationales ».
Tous les dirigeants africains sur place ont fait dans l’après-midi des communications à la session plénière sur la réduction de la pauvreté. Le forum est divisé en cinq sessions. Lundi, le bilan de la TICAD 10 ans après sa création et l’évolution du NEPAD ont été examinés à travers deux sessions.
Deux autres plénières sont prévues aujourd’hui, l’une portant sur le développement du partenariat entre l’Asie et l’Afrique mais aussi entre les pays africains, l’autre se focalisera sur le dialogue avec la société civile. Six groupes de travail devraient se réunir entre les sessions plénières pour discuter de plusieurs thèmes dont la consolidation de la paix, le renforcement des capacités, le développement axé sur l’humain, le développement du secteur privé et le développement agricole.
Le gouvernement japonais, Coalition globale pour l’Afrique (GCA) le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) et la Banque mondiale sont les co-organisateurs de la TICAD III.


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