Catastrophe dans un des pays les plus pauvres du monde

Le Népal dévasté par un séisme

27 avril 2015

Un séisme de magnitude 7,8 a frappé le Népal, samedi 25 avril, faisant près de 2.400 morts, d’après le ministère de l’Intérieur. Quelques heures plus tard des répliques violentes ont été senties dans tout le pays, dont une de 6,7, proche de la frontière chinoise.

Il s’agit du séisme le plus violent depuis plus de vingt ans, dans l’un des pays les plus pauvres du monde, le Népal. Il a été touché par des séismes meurtriers notamment en janvier 1934 lorsqu’un tremblement de terre de magnitude 8,1 a fait 10.700 morts dans l’est du pays et dans la province indienne de Bihar, puis en août 1988, où un millier de personnes sont mortes dans la même région.

Aussi dévastateur que les précédents, celui de samedi s’est produit à 80 kilomètres au nord-ouest de la capitale, Katmandou, faisant près de 2.400 morts et plus de 6.000 blessés, selon un dernier bilan. Le pays a subi d’importantes destructions, notamment la grande tour Dharhara, monument datant du 19e siècle et principalement attraction touristique de la capitale népalaise.

Une situation critique

Le bilan devrait s’alourdir dans les jours à venir, à mesure des découvertes des secouristes. Pour l’heure, plus de 700 personnes ont trouvé la mort dans la capitale népalaise, Katmandou, où les secours creusent parfois à mains nues dans les décombres, ou munis de simples pioches pour tenter de retrouver des survivants.

Les agences humanitaires basées dans la capitale tentent d’évaluer les besoins (communications, électricité, eau courante et plusieurs réseaux routiers). « On essaie d’évaluer l’ampleur de la catastrophe », a dit un responsable de l’ONG Médecins du monde, à l’Agence France Presse. « Nous avons vu des scènes terribles de destruction, des hôpitaux qui ont été évacués et des patients soignés dehors à même le sol, des maisons et des immeubles démolis, des routes avec des crevasses béantes », a de son coté raconté Eleanor Trinchera, coordinatrice pour Caritas Australia.

En effet, des centaines d’immeubles de Katmandou ont été rasés, obligeant des milliers d’habitants à passer la nuit dehors, dans la rue ou sous des tentes de fortune, sous le froid glacial et une pluie verglaçante. Les autorités tentent de fournir des abris aux milliers d’habitants de la ville en installant des tentes et en transformant les écoles et les bâtiments publics en abris pour les sinistrés, a déclaré Rameshwor Dangal un responsable du ministère de l’Intérieur, à l’AFP.

Au mont Everest, plusieurs avalanches ont touchés les alpinistes, qui seraient environ un millier sur les pentes au moment de la catastrophe. Les secours tentaient d’accéder aux parties les plus élevées du point mais les nombreuses répliques n’arrangent pas la situation. Une centaine d’alpinistes serait bloquée dans les camps 1, situé à 5.940 mètres et le camp 2 à 6.400 mètres, dans la cascade de glace Khumbu. La situation est critique au camp de base 3, à 5.300 mètres, car ce dernier a été principalement frappé par les avalanches.

Certaines zones montagneuses du Népal restent encore inaccessibles, les routes sont coupées rendant le travail des secouristes compliqué, auquel s’ajoutent le mauvais temps et les nombreuses répliques sismiques. Cependant, selon le ministre de l’Information, Minendra Rijal, des routes vont être rouvertes et des hélicoptères doivent décoller pour venir en aide à des victimes situées dans des zones isolées. « Notre pays traverse une situation de crise, et nous allons avoir besoin d’un énorme soutien et de beaucoup d’aide », a déclaré samedi le ministre.

L’aide internationale arrive

Les États-Unis ont annoncé l’envoi d’une équipe de secouristes et promis une aide immédiate d’un million de dollars pour « répondre aux besoins urgents ». De son côté, l’Inde, également touchée par les effets du tremblement de terre, a côté envoyé des avions militaires avec du matériel médical et des équipes de sauveteurs à bord. Selon RFI, l’armée indienne a évacué cinq cents de ses ressortissants du Népal.

Le Pakistan a également fait acheminer de l’aide, des sauveteurs russes ont été envoyés sur les lieux, selon le ministère des Situations d’urgence. Berlin, Londres, Paris et Madrid ont aussi promis leur aide. François Hollande a d’ailleurs déclaré que la France était prête à « répondre aux demandes de secours et d’assistance » que le Népal pourrait lui adresser. Pour sa part, la Norvège a annoncé le déblocage de 3,5 millions d’euros. Enfin, la Suisse a envoyé dimanche une équipe d’experts du Corps suisse d’aide humanitaire.

Cependant, pour la Fédération internationale des sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge (FICR), la situation est extrêmement inquiétante pour les villages ruraux situés près de l’épicentre du séisme. « Nous anticipons des pertes en vies humaines et des destructions considérables », a averti Jagan Chapagain, directeur pour l’Asie-Pacifique de la FICR. Raison pour lesquelles, le Fonds Monétaire International s’est dit prêt à envoyer une équipe au Népal « dans les plus brefs délais afin d’aider le gouvernement à évaluer la situation macroéconomique et à déterminer les besoins financiers », en coordination avec la Banque mondiale et la Banque asiatique de développement (BAD).

A la Une de l’actu

Signaler un contenu

Un message, un commentaire ?


Témoignages - 80e année


+ Lus