Après le rejet massif par les Français du projet de Constitution européenne

Le “non” à la “une” des médias

31 mai 2005

’Nouveau séisme’, ’C’est énorme’, ’Le jour le plus non’, ’Le peuple dit non à l’Europe libérale’, ou encore ’Jacques Chirac doit-il partir ?’ : les titres des quotidiens de la presse nationale et régionale hier matin étaient à la mesure du rejet de la Constitution européenne exprimé la veille par les Français qui se sont massivement rendus aux urnes.

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o "Ce sont des cris de douleur, de peur, d’angoisse et de colère que l’électorat de gauche a poussés dans les urnes (...)", écrit Serge July dans l’éditorial de “Libération” qui affiche en “une” "Le jour le plus non".

o “Le Figaro” choisit lui pour sa “une”, en noir, les trois lettres du mot qui l’a emporté lors du référendum de dimanche, sur un fond aux couleurs de l’Europe. Pour Nicolas Beytout, "le 29 mai est d’ores et déjà assuré d’entrer dans le club très fermé des grandes dates historiques", "et il faut remonter très loin en arrière dans l’histoire de notre République pour trouver une journée d’une telle intensité".

o "C’est énorme", titre de son côté “Le Parisien/Aujourd’hui en France”. "C’est un tremblement de terre. Désormais, plus rien ne sera comme avant", soulignent Dominique de Montvalon et Bernard Mazières.

o "Chirac doit-il partir ?", se demande “France Soir”. Pour son éditorialiste Valérie Lecasble, "ce n’est pas là le moindre des paradoxes qu’affronte aujourd’hui Jacques Chirac : alors que les Français disent non aux élites, c’est à lui, et à lui avant les autres, de répondre aux attentes qu’ils ont exprimées, qu’il s’agisse d’une autre République, d’un nouveau régime ou d’une ère nouvelle. (...) Ce que les Français veulent, c’est une révolution. Une vraie".

"Un “non” de projet"

o "Le peuple dit “non” à l’Europe libérale", juge pour sa part en “une” “L’Humanité”. Pierre Laurent voit dans le vote des Français un "grand espoir". Les Français "ont osé dire “non”" et "la voie est désormais ouverte pour reconstruire avec les autres peuples européens un nouveau traité", écrit-il. "Le peuple, qui a pris la main avec la campagne du référendum, ne doit plus la lâcher. C’est à lui d’écrire la nouvelle page de l’Europe, avec les autres peuples du continent".

o “La Croix” titre pour sa part sur le "poids d’un “non”". "Saura-t-on exactement à quoi ces millions d’électeurs ont décidé de dire “non” ?", s’interroge Dominique Quinio dans son éditorial.

o Pour “L’Est républicain”, le résultat du référendum est un "Nouveau séisme". C’est un "ouragan", "un tremblement de terre dont l’onde de choc atteint l’Europe mais qui touche surtout un pouvoir laminé", souligne Pierre Taribo.

o Le quotidien “La Provence” pense que c’est "Un “non” qui change tout". Dans son éditorial, Gilles Dauxerre considère que "toute la question est maintenant de savoir si ce “non” de rejet peut être transformé en “non” de projet".

o "Et maintenant ?", demande de son côté “La Montagne”. "Bien sûr, il faut s’incliner devant ce verdict, l’enregistrer mais surtout maintenant, l’assumer", note Dominique Valès.

o "Bien évidemment, ce vote est un séisme", écrit François-Xavier Pietri dans le quotidien économique “La Tribune” sous le titre "Tsunami politique".

o La situation n’est guère plus reluisante au PS. "Autre grand blessé du référendum, François Hollande contemple les dégâts avant de s’atteler à reconstruire la vie en commun, dans un parti divisé où Laurent Fabius et Henri Emmanuelli ont toutes les raisons de jubiler", note l’éditorialiste de “l’Est Républicain”. "55% pour le “non”, c’est énorme", lance en kiosque “Le Parisien”.


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