Référendum

Le “non” s’installe

13 avril 2005

53% des personnes interrogées pour une enquête IPSOS, ’Figaro’ et Europe 1 ont l’intention de voter “non”. Largement en tête, le “non” progresse à droite comme à gauche.

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Si le référendum sur la Constitution européenne était organisé dimanche prochain, 53% des Français voteraient contre, selon un sondage IPSOS réalisé les 8 et 9 avril derniers, publié dans “Le Figaro” de mardi et rendu public lundi soir sur Europe-1.
À l’heure où la campagne sur la Constitution européenne s’accélère, le “non” se maintient avec 53% tandis que le “oui” ne recueille que 47% des suffrages. Ce sont les sympathisants du Front national et du MNR qui se déclarent les plus hostiles à la Constitution (75%) suivis par les sympathisants de la gauche parlementaire (60% dont 52% au PS).
Les personnes interrogées sont 60% à déclarer que leur choix est définitif et 19% estiment pouvoir encore changer d’avis. 21% ne se prononcent pas.

Une indication significative

Si le “non” l’emportait, 63% des sondés pensent que la France pourrait obtenir une renégociation du projet de la Constitution européenne (46% probablement et 17% certainement). Une immense majorité des sympathisants communistes juge que le “non” pourrait entraîner une renégociation. Seuls 27% jugent que le “non” ne permettra pas de renégocier le traité et 10% ne se prononcent pas.
Si 43% des personnes interrogées souhaitent la victoire du “non”, 40% voudraient que le “oui” l’emporte et 17% ne se prononcent pas.
En termes de pronostic, 45% des sondés prédisent une victoire du “non” et 30% celle du “oui”. Ils sont 25% à ne pas se prononcer.
IPSOS tient à préciser que les résultats de l’intention de vote ne constituent "pas un élément de prévision du résultat électoral" mais qu’ils donnent une indication significative de l’état du rapport de forces actuel entre le “oui” et le “non” à l’échelle nationale. Le niveau de mobilisation de l’électorat, calculé à partir des personnes se déclarant certaines d’aller voter est estimé à 49%.


Bolkestein et les plombiers de Maubeuge

Les déclarations de Frits Bolkestein sur la difficulté de trouver un plombier à Maubeuge n’ont guère été appréciées dans le Nord de la France.

Le maire PS de Maubeuge a indiqué dans une lettre à l’ex-commissaire européen : "nous avons, en France, un annuaire intitulé “Les pages jaunes” dans lequel vous pourrez trouver 13 références pour un plombier et 13 références pour un électricien situés dans notre arrondissement".
Lors de sa visite à Paris, mercredi, Frits Bolkestein, défendant sa directive, avait déclaré à la presse qu’il aimerait bien que des plombiers polonais se présentent pour du travail, "parce que c’est très difficile de trouver un électricien ou plombier où j’habite dans le Nord de la France".
Dans une lettre adressée à l’ancien commissaire néerlandais, le maire socialiste de Maubeuge, Rémi Pauvros, affirme "avoir compris dans quel désarroi" Frits Bolkestein se trouve : "vivre sans gaz, sans électricité et sans eau, c’est tragique à notre époque".
Rémi Pauvros précise à Frits Bolkestein que "les quelque 24.000 habitants (de l’arrondissement) sont prêts à se mobiliser pour (l’)aider" et lui donne le numéro vert de la mairie de Maubeuge, "qui est gratuit et qu’il peut utiliser 24h/24".


Deux anciens collaborateurs du général de Gaulle montent au créneau pour le "non"

Charles de Gaulle aurait-il dit "oui" ou "non" à la Constitution européenne ? Deux anciens collaborateurs du général, Pierre Lefranc et Pierre Maillard, ont dénoncé hier "l’imposture" des membres de l’UMP qui appellent à voter "oui" au référendum du 29 mai au nom du gaullisme.
"Pour parler au nom du gaullisme, il faut avoir certaines références, avoir un passé de fidélité, d’action et avoir bénéficié de la confiance du général", a expliqué Pierre Lefranc, résistant dès 1940 et ancien chef de cabinet du général de Gaulle.
"Nous sommes beaucoup mieux placés pour parler au nom du général de Gaulle que ces chiraquiens qui n’ont aucun passé ni de fidélité, ni de militantisme", a-t-il ajouté.
Pierre Lefranc s’exprimait lors d’une conférence de presse organisée par Nicolas Dupont-Aignan, chef de file des souverainistes de l’UMP et partisan du "non".
L’objectif était de contrer la pétition pour un "oui gaulliste" lancée par le député UMP, Patrick Ollier, qui a recueilli plus de 150 signatures de parlementaires. L’ancien chef de cabinet du fondateur de la 5ème République a estimé que le Traité constitutionnel européen "porte un coup fatal à notre pays, qui n’existera plus".


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