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La direction du Parti socialiste menace de suspendre Jean-Luc Mélenchon du Bureau national du parti mardi prochain, suite à sa participation au meeting de jeudi à Paris avec la dirigeante du Parti communiste français pour le “non” au projet de Constitution européenne. Face à cette menace, le sénateur socialiste de l’Essonne a mis les choses au point. Il "continue(ra) à faire campagne" pour le “non”. Tout en affirmant qu’il a de la peine à penser que "le PS se ridiculise à traiter des problèmes politiques avec des sanctions", il lâche avec un brin d’humour : "on peut se fâcher pour 70 jours avec ses meilleurs amis quand on vous demande de prendre une décision qui vous engage pour 50 ans".
Et de lancer cette pique au Premier secrétaire François Hollande, qui pose cette semaine dans “Paris-Match” avec le président de l’UMP Nicolas Sarkozy (voir page 16)
: "Je suis chez moi. La photo qui va être faite, elle va être moins extravagante que d’autres".
"Face à une situation aussi importante pour l’Europe et pour les Verts, nous n’avons pas le droit de nous taire", a renchéri la conseillère régionale Verte d’Île-de-France, Francine Bavay, arrivée en retard après avoir été retenue dans un commissariat dans le cadre du procès des faucheurs d’OGM. "Nous sommes obligés de recourir à la désobéissance civique pour nous faire entendre", a-t-elle déploré, "je l’applique en quelque sorte aujourd’hui face à mon parti". "Je me présente à ce meeting comme élue régionale et non pas comme militante des Verts (...). Je préfère perdre mon mandat plutôt que mon honneur. La Constitution européenne constitutionnalise avant tout le marché." Partisans du “oui”, les Verts ont interdit à leurs membres de tenir des meetings. Leur porte-parole Sergio Coronado était également dans la salle.
“Devoir de désobéissance” sur “parfum de victoire”
S’affranchissant de la ligne officielle du PS, qui s’évertue non sans mal à déconnecter le référendum de la grogne sociale contre le gouvernement, le sénateur Mélenchon a pris un malin plaisir à lier les deux sujets. "Ce traité, c’est Chirac qui l’a négocié. C’est lui qui l’a signé avec Barnier et Raffarin. C’est à lui, c’est à eux, que nous disons non. Non à Chirac. Non à Raffarin. Non à leur Constitution. Non à leur politique". "C’est un seul et même “non” !" "Je ne m’exprime pas au nom du Parti socialiste. Hélas", a-t-il tenu à préciser à la tribune. Mais "le “non” socialiste existe ! Le “non” rassemble la gauche. Il la rassemble dans sa diversité. Le “oui” ne le peut pas".
Un message relayé avec force par la secrétaire nationale du PCF Marie-George Buffet. "Le non est aussi porté par la colère et le refus de la politique Raffarin. On nous explique que cela n’a rien à voir. Personne n’est dupe des objectifs communs au gouvernement français et à la construction européenne", a-t-elle dénoncé, sous les applaudissements de quelque 2.000 participants chauffés à blanc. "C’est comme si on nous demandait de mettre la politique Raffarin dans la Constitution européenne !" C’est un "texte totalitaire", a renchéri la conseillère régionale d’Île-de-France Claire Villiers.
Encouragement puissant, l’annonce d’un sondage CSA (voir encadré) rendu public jeudi a été accueilli sous un tonnerre d’applaudissements. Pour la première fois, le “non” est donné en tête avec 51%. "Je sens un certain parfum de victoire", s’est félicitée la patronne du PCF, invitant la salle à prendre "trente secondes de plaisir" en imaginant la défaite du “oui” le 29 mai : "Vous regardez le 20 heures et à ce moment-là vous découvrez la tête de Seillière, de Raffarin et de Sarkozy"...
Un autre meeting se tenait ce même soir à Garges lès Gonesse (Val-d’Oise), avec notamment le député socialiste du Nord, Marc Dolez et Alain Krivine, le leader de la LCR.
Sondage
51 % des Français qui ont choisi, tentés par le “non”
Pour la première fois, un sondage indique que le non l’emporterait le 29 mai prochain alors que 53 % des Français hésitent ou sont tentés par l’abstention.
Réalisé les 16 et 17 mars, soit après les manifestations du 10 mars, un sondage CSA donne, pour la première fois, le “non” vainqueur : 51% contre 49%, tandis que 53% des personnes interrogées déclarent vouloir s’abstenir, ou bien voter blanc ou nul. Par rapport à l’enquête précédente du même institut en date des 23 et 24 février, le oui perd d’un coup 14 points et le non en gagne parallèlement 14. Cette inversion étonne et inquiète le camp du “oui” où l’on s’attendait plutôt à un resserrement.
Jean-Pierre Raffarin déclarait : "cette hypothèse ne m’attriste pas. Elle me préoccupe, mais ne m’inquiète pas (...) parce que l’incertitude du référendum est nécessaire pour que chaque Français ressente son rôle historique". Le Premier ministre ajoutait : "nous avons besoin d’un vote historique. Le référendum est une décision qui engage la responsabilité de chaque Français", a-t-il ajouté. "Si le résultat est connu d’avance, la responsabilité n’est pas engagée. Avec un résultat fifty-fifty, les Français seront personnellement responsables de leur choix."
Surpris, François Hollande a expliqué qu’aucun résultat n’était jamais "acquis d’avance". Le patron du PS a donc décidé de dramatiser en répétant que si le non devait l’emporter, "ce serait la crise en Europe et en France, et la crise n’est jamais favorable à la gauche". Or, le sondage apporte une donnée qui interpelle la direction socialiste : 59% des sympathisants PS (ayant fait un choix) penchent vers le “non”.
UMP comme PS semblent payer le prix des atermoiements et de la confusion. À droite, il est question, derrière le referendum, de l’adhésion de la Turquie tandis que certains seraient heureux de voir Chirac trébucher.
Au PS, François Hollande peine à imposer un minimum de discipline sans compter que pour nombre de militants il est très dur de voter une fois de plus "avec Chirac".
Panique dans le camp du “oui”
Nicolas Sarkozy fait peur aux Strabourgeois
En campagne pour le “oui” à Strasbourg, le leader de l’UMP s’est publiquement interrogé, en cas de victoire du “non”, sur le devenir de la capitale alsacienne en tant que capitale de l’Europe !
Alors qu’un sondage donne pour la première fois le “non” en tête, Nicolas Sarkozy a mis en garde jeudi soir, les Français contre les conséquences d’un rejet de la Constitution européenne, en faisant valoir qu’un tel vote poserait des "problème gigantesques" à la France.
"On n’a pas le droit de dire “non” parce que telle ou telle chose vous exaspère, vous interpelle ou vous gêne", a lancé le président de l’UMP à Strasbourg, lors du premier meeting de son parti pour le “oui” au référendum du 29 mai. "Il y a les circonstances, et il y a le fond des choses."
Devant quelque 1.200 militants réunis au Palais des fêtes de la capitale alsacienne, M. Sarkozy a insisté sur le "choix historique" du référendum. "Cette paix que nous connaissons depuis 60 ans porte un nom, l’union politique européenne", a-t-il rappelé. "On n’a pas le droit de dire “non” à une idée qui a apporté la paix."
Le président de l’UMP a fait valoir que "ce serait un problème gigantesque que la France se laisse aller à dire “non”". "Il a fallu 60 ans pour construire l’Europe. Il faudra quelques semaines pour qu’on détruise tout ce qui a été construit", a-t-il averti.
Le président de l’UMP a insisté sur le "traumatisme, le séisme" que serait un “non” français alors que la France "est à l’origine" de la construction européenne. "Qui peut penser que le président de la République sera plus puissant et mieux écouté ?", a-t-il demandé. "La France, ce n’est pas la Lituanie."
Nicolas Sarkozy n’a pas hésité à faire peur aux Strasbourgeois, en se demandant si la ville "serait toujours capitale de l’Europe dans un pays qui aurait dit non".
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