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Après la décision de Bruxelles
22 avril 2005
Mardi, Bruxelles a autorisé le déblocage d’une aide de 24 millions d’euros au profit de la filière banane en Guadeloupe et en Martinique. Dans le contexte actuel, on peut se demander si cette décision n’a pas été prise principalement pour donner des arguments au camp du “oui” au Traité constitutionnel européen. Le déplacement de Brigitte Girardin aux Antilles, et surtout les enseignements tirés de cette décision par Margie Sudre, nous donnent des éléments de réponse intéressants.
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Geste de solidarité envers les RUP ou décision dissimulant un calcul électoral en faveur du “oui” au référendum ? La visite de Brigitte Girardin aux Antilles et un communiqué de Margie Sudre apportent un éclairage intéressant sur une décision de Bruxelles en faveur de la principale filière d’exportation de la Guadeloupe et de la Martinique.
Mardi dernier, le comité de gestion “Banane” a validé une proposition de la Commission européenne. Cette dernière autorise le versement aux planteurs de bananes antillais d’une aide compensatoire de 24 millions d’euros. Aide à laquelle s’ajouteront 8 millions d’euros promis par la ministre de l’Outre-mer, Brigitte Girardin.
Cette décision a été très évoquée par le gouvernement, via un communiqué commun des ministres de l’Agriculture et de l’Outre-mer se félicitant de la décision de Bruxelles. Elle a reçu également un bon accueil auprès des élus et professionnels concernés par la défense d’un secteur qui fait vivre plus de 20.000 familles. Un bon accueil aussitôt relativisé par le fait que le Front de défense et de promotion ainsi que l’Union des groupements écrivaient mardi que la perte cumulée de revenus reste de "62 millions d’euros, somme considérable qui continue à peser, de façon insupportable, sur les comptes d’exploitation des producteurs", écrivions-nous dans “Témoignages” d’hier. Cela veut dire que beaucoup reste à faire. La filière est loin d’être sauvée. Et dans le contexte de la mondialisation des échanges, le plus dur est à venir.
Solidarité ou calcul électoral ?
Nous nous demandions également si la mesure de Bruxelles est un geste de solidarité qui marque la volonté de préserver une filière essentielle pour deux DOM, ou si c’est une aide ponctuelle, dictée par le contexte de la campagne électorale qui précède le référendum du 29 mai.
Cette question est d’autant plus d’actualité que la ministre de l’Outre-mer est arrivée mercredi en Guadeloupe. Il ne fait guère de doute qu’elle va vouloir porter la “bonne nouvelle” aux acteurs de la filière, d’autant plus qu’elle affirme qu’elle rêve d’une large victoire du “oui” outre-mer.
Un communiqué de Margie Sudre, élue de l’Outre-mer du groupe PPE au Parlement européen, nous donne une réponse à cette question.
Tout d’abord, elle estime que grâce au gouvernement, à la mobilisation des acteurs de la filière et "la compréhension affichée par la Commission européenne", la filière “banane” est sauvée. Ce qui n’est pas l’avis des acteurs de ce secteur.
La "dérive ultra-libérale" persiste
Mais au-delà de cette divergence d’interprétation, Margie Sudre n’hésite pas à déclarer qu’"alors que la campagne référendaire déverse quotidiennement ses contrevérités scandaleuses sur une soi-disant dérive ultra-libérale ou sur un soudain matraquage anti-social de l’Europe, cette nouvelle vient nous démontrer le contraire".
Donc, une aide exceptionnelle, qui ne s’attaque pas aux causes qui poussent des milliers de familles vers la faillite, démontre que l’Europe “veille sur nous”. Or, avec la situation vécue par les planteurs de banane antillais, nous sommes justement en plein dans la "dérive ultra-libérale" de l’Union européenne. Une dérive qui voit le négociateur de l’Union européenne à l’Organisation mondiale du commerce livrer un marché aux convoitises de multinationales américaines. Et force est de constater que la décision de mardi, prise à Bruxelles, ne remet pas en cause la prochaine réforme de l’organisation communautaire du marché de la banane décidée sous la pression de multinationales américaines, relayées par l’OMC. Une réforme très critiquée par les acteurs de la filière antillaise qui estiment qu’ils en seront les grands perdants.
Chantage ?
La représentante de l’UMP conclut son communiqué par un vibrant appel au “oui” : "L’heure n’est plus à la désunion et à la cacophonie, symboles de sectarisme et de repli identitaire. Notre avenir est plus que jamais dans cette Europe. Mais il faudra évidemment nous en montrer dignes, en nous mobilisant les 28 et 29 mai prochains, pour réaffirmer tous ensemble par un OUI au traité constitutionnel, notre sentiment d’appartenance à l’Union européenne, et notre reconnaissance pour la solidarité dont elle fait preuve depuis plusieurs décennies".
Est-ce vouloir dire que si les ultramarins ne se comportent pas “dignement” en votant “oui” au référendum du 29 mai, Bruxelles fermera les robinets aux “ingrats” qui ne sont pas “reconnaissants” ?
Ceux qui veulent prouver que la décision de Bruxelles a été prise dans un but électoraliste peuvent trouver dans le communiqué de Margie Sudre des arguments de poids. Cela voudrait-il dire qu’à quelques semaines du vote en France, on est prêt à faire des institutions de l’exécutif européen un instrument de campagne électorale ? Veut-on faire jouer aux aides européennes le rôle des feuilles de tôle distribuées dans le passé pour tenter de corrompre les électeurs à La Réunion ?
Manuel Marchal
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