Populisme, Covid-19, le Pape prend parti

Le pape François attaque les dirigeants populistes en les comparant à des dictateurs

25 novembre 2020

Le pape François a exprimé son opinion sur plusieurs sujets d’actualité, s’en prenant notamment aux anti-masques et aux dirigeants populistes qu’il a comparés aux dictateurs des années 1930.

Dans son prochain livre « Un temps pour changer » à paraître début décembre 2020, le pape François partage son analyse d’un monde post-coronavirus plus juste sur le plan économique et environnemental, rapporte l’agence américaine Associated Press (AP).

Il critique les « politiciens populistes », lesquels lui rappellent les dictateurs des années 1930 et dénonce les personnes « superficiellement religieuses » qui les soutiennent. « Aujourd’hui, en écoutant certains des dirigeants populistes que nous avons, je me souviens des années 1930, lorsque certaines démocraties se sont effondrées en dictatures apparemment du jour au lendemain », a expliqué le Pape, dans son ouvrage de 150 pages rédigé avec le biographe anglophone Austen Ivereigh.

Sans citer Donald Trump ou les États-Unis, il évoque les « pays à majorité chrétienne où les dirigeants nationalistes-populistes cherchent à défendre le christianisme contre ceux perçus comme leurs ennemis ».

Cette analyse pourrait correspondre à la France, où depuis son discours contre le séparatisme et l’islam radical début octobre et surtout depuis l’assassinat de l’enseignant Samuel Paty et l’attentat qui a fait trois morts fin octobre à Nice, Emmanuel Macron a accentué sa pression sur les instances dirigeantes de l’islam en France.

« Nous voyons maintenant que cela se reproduit dans les rassemblements où les dirigeants populistes excitent et haranguent les foules, canalisant leur ressentiment et leur haine contre des ennemis imaginaires pour détourner l’attention des vrais problèmes », poursuit-il.

Selon le souverain pontife, ces gouvernements « ont ignoré les douloureuses preuves de l’augmentation du nombre de morts avec des conséquences inévitables et graves » pour privilégier l’économie.

Concernant le Covid-19, le Pape a critiqué ceux qui rejettent les mesures de restriction des autorités : « certains groupes ont protesté, refusant de garder leurs distances, manifestant contre les restrictions de déplacements, comme si les mesures que les gouvernements doivent imposer pour le bien de leur peuple constituaient une sorte d’attaque politicienne contre leur liberté individuelle ».

« Tu ne verras jamais ces gens-là protester contre la mort de George Floyd (...], ils sont incapables de sortir de leur propre petit monde d’intérêts », a-t-il dénoncé. Le Pape en a profité pour qualifier le meurtre de l’Afro-Américain de « violation flagrante de la dignité humaine que nous ne pouvons pas permettre et contre laquelle nous devons continuer à lutter ».

Il est également revenu sur les statues et monuments détruits ou déboulonnés aux États-Unis et dans d’autres pays, appelant à ne pas tenter d’effacer l’Histoire. « Amputer l’Histoire peut nous faire perdre la mémoire, ce qui est l’un des rares remèdes dont nous disposons pour éviter de répéter les erreurs du passé », estime-t-il.


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