Soudan

Le Parti communiste soudanais accuse la communauté internationale de « donner des moyens » au gouvernement

2 août 2016

Le secrétaire général du Parti communiste soudanais (SCP-opposition), Mohamed Khateeb, a accusé la communauté internationale, y compris l’Union africaine, les Nations unies et les Etats-Unis, de donner des moyens de survivre au régime actuel à Khartoum.

Le secrétaire général du Parti communiste soudanais a indiqué que l’Occident en général soutenait désormais les islamistes au Soudan en tentant de persuader l’opposition soudanaise de signer la feuille de route invitant à faire la paix et à se joindre au dialogue national initié par le gouvernement.

M. Khateeb, qui s’exprimait dimanche à l’issue de la 6e Convention du SCP, en présence des dirigeants de plusieurs partis politiques d’opposition, a déclaré que son parti ne participerait au Dialogue national et qu’il ne signerait également pas la feuille de route en l’absence des garanties requises pour la transformation démocratique et une transmission pacifique du pouvoir.

Le SCP a tenu des délibérations à huis-clos pendant quatre jours, sous haute sécurité. La dernière session a eu lieu dimanche et était ouverte aux représentants et invités des partis politiques. La dernière réunion de ce parti sétait tenue il y a près de deux décennies.

Avec l’avènement du gouvernement du Salut dirigé par le président Omar El Béchir en 1989, ce parti est entré dans la clandestinité. Il a repris ses activités dix ans après, sans jamais organiser de convention. Ainsi, cette réunion a été largement couverte par la presse nationale ce lundi.

La feuille de route a été élaborée par le Panel de haut niveau de l’Union africaine (AUHIP) et signée par le gouvernement de Khartoum et le président de l’AUHIP, l’ex-chef de l’Etat sud-africain, Thabo Mbeki. Un groupe de plusieurs partis d’opposition et de mouvements rebelles aurait décidé lors d’une récente réunion à Paris, en France, de rencontrer M. Mbeki ce mois-ci pour discuter des modalités de cette feuille de route et décider de la signer ou non.

Le communiqué du Secrétaire général du parti a critiqué les crimes commis contre les civils dans les Etats du Darfour, du Nil Bleu et de Kordofan Sud, sans pour autant désigner comme responsables le gouvernement ou une autre entité particulière.

Cette réunion du Parti communiste ainsi que la critique par les médias du gouvernement et de ses politiques, qui ont dénoncé des cas de corruption présumé, sont considérés par les observateurs comme un signe de relâchement de l’emprise du gouvernement sur les activités politiques et la liberté d’expression. Les partis politiques n’organisent pas ce genre de réunions sans l’autorisation des autorités soudanaises, y compris pour le déploiement d’un dispositif policier pour assurer leur sécurité.


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