Angola

Le peuple angolais a fêté ses 28 ans d’indépendance

Grande commémoration mardi dernier

13 novembre 2003

L’Angola a commémoré mardi le 28ème anniversaire de son indépendance, conquise en 1975 après 14 années de guerre de libération contre les colonialistes portugais. La proclamation de l’indépendance, le 11 novembre 1975, a mis fin à 500 ans de domination coloniale portugaise, un processus qui a vu naître les trois mouvements historiques de libération, le MPLA (Mouvement populaire de libération de l’Angola) d’Agostinho Neto, l’UNITA (l’Union nationale pour la libération totale de l’Angola) de Jonas Savimbi et le FNLA (Front national de libération de l’Angola) de Holden Roberto.
Toutefois, cette transition historique vers l’autodétermination n’a pas été pacifique, car des divergences se sont manifestées très tôt entre les trois mouvements, provoquant un nouveau cycle de confrontations internes qui ont entraîné l’intervention de forces étrangères, notamment de Cuba, de l’Union soviétique, des États-Unis et de l’Afrique du Sud.
Ainsi, la population angolaise, estimée à 13 millions d’habitants - en majorité des Bantous - a vécu presque toute sa période post-indépendance dans une instabilité permanente à cause d’une guerre fratricide enclenchée juste après sa libération du joug colonial. Le MPLA remettait en cause le pouvoir détenu par le MPLA qui a proclamé l’indépendance. Il s’en est suivi un conflit armé qui s’est soldé par la dégradation de la presque totalité des infrastructures du pays.

De longues années de guerre civile

Durant toute cette période, le pays a été dirigé sans interruption par le MPLA de l’actuel président José Eduardo dos Santos, qui est le deuxième chef d’État que le pays a connu jusqu’à présent, après la mort, par maladie en août 1979, du premier président, Antonio Agostinho Neto.
En plus d’acquérir la paix, une des réalisations les plus importantes enregistrées dans le pays, surtout sur le plan politique, a été l’abandon du parti unique, en 1991, pour instituer à sa place le multipartisme. Cette révision constitutionnelle a permis la tenue, un an plus tard, des premières élections générales pluralistes, remportées par le parti au gouvernement qui a eu comme principal rival l’Union nationale pour l’indépendance totale de l’Angola (UNITA).
Mais très vite encore, ce début de processus de démocratisation politique de la société a été durablement interrompu quand la deuxième plus grande force politique du pays -et ancienne rébellion armée- a contesté les résultats du scrutin alléguant de fraudes. La guerre est alors réactivée quelques jours après la proclamation des résultats, et le pays connaît la phase la plus violente de son conflit armé qui ne s’est terminé effectivement qu’en 2002 avec la mort au combat du leader de la guérilla, Jonas Savimbi.

Le défi de la reconstruction

Une fois achevée cette phase d’autodestruction, la nation angolaise affronte aujourd’hui l’énorme défi de la reconstruction nationale avec le cap mis sur la stabilité économique et le développement, dans un processus où la communauté internationale est appelée à jouer un rôle inestimable. D’ailleurs, les autorités gouvernementales sont en ce moment dans l’attente d’un signal de cette même communauté internationale pour organiser une conférence des donateurs visant la mobilisation de fonds pour appuyer la construction nationale. Alors que le signal de la communauté internationale tarde à arriver, quelques personnalités liées au pouvoir accusent déjà un certain pessimisme quant à l’accès à l’aide souhaitée.
Par exemple le secrétaire général du MPLA, Joao Lourenço, déplore le fait que l’Angola soit l’un des rares pays du monde à sortir d’une guerre aussi destructrice sans pour autant recevoir une aide substantielle pour faire face à la situation et reconstruire ses infrastructures endommagées. Il a cité l’exemple de l’Allemagne et du Japon comme étant des pays qui ont été presque totalement détruits pendant la seconde guerre mondiale, mais qui sont aujourd’hui devenus des puissances mondiales grâce à l’appui de la communauté internationale.
L’Angola occupe une superficie de 1 million 246.700 kilomètres carrés inscrits dans l’espace géographique limité par la République démocratique du Congo au Nord et à l’Est, par la Zambie à l’Est, par la Namibie au Sud et par l’océan Atlantique à l’Ouest. Essentiellement agricole, elle a un sous-sol riche qui offre une variété de ressources minérales, dont le pétrole, le diamant et le fer, mais le gros de sa richesse naturelle reste encore pratiquement inexploité. Le dernier rapport de l’ONU sur le développement humain met l’Angola parmi les pays du monde situés en dessous du seuil de pauvreté.


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