Crise en Europe

Le Portugal lance de nouvelles mesures drastiques

5 octobre 2013, par Céline Tabou

Le Portugal a satisfait les experts de la Troïka (UE-BCE-FMI) dans la mise en œuvre de son plan d’austérité, sans avoir pour autant un allègement de ses objectifs de déficit à 4% contre 4,5% souhaité. Le gouvernement portugais obtient ainsi le versement d’une nouvelle tranche de crédit de 5,6 milliards d’euros.

« Nous avons obtenu une nouvelle évaluation positive dans le cadre du programme d’assistance économique et financière », a annoncé la ministre portugaise des Finances, Maria Luis Albuquerque, lors de la présentation des conclusions des 8ème et 9ème évaluations du plan de sauvetage du pays. « Ce résultat accroît la crédibilité du Portugal et nous rapproche de la fin de cette période de protectorat », a souligné de son côté le vice-Premier ministre, Paulo Portas, devant les médias.

Pour les créanciers, « les autorités font preuve de constance dans l’application de leur programme » et « les États membres de la zone euro se sont engagés à soutenir le Portugal jusqu’à ce qu’il puisse totalement revenir sur les marchés ». Cependant, les récentes municipales ont sanctionné le gouvernement de droite, accusé d’étrangler le pays et d’appauvrir les citoyens. Toutefois, pour la Troïka, il y a des signes de reprise économique, qui ont convaincu le gouvernement de relever la prévision de croissance de 2014 à 0,8% au lieu de 0,6%, et la contraction du Produit intérieur brut (PIB) pour cette année a été ramenée de 2,3% à 1,8%.

4% de déficit strictement accordé

Lisbonne souhaitait porter à 4,5% son objectif de déficit public, mais la Troïka a refusé, n’acceptant que 4%, comme prévu pour cette année. Le pays est sous assistance internationale depuis mai 2011, obtenant une aide de près de 65,8 milliards d’euros sur un total de 78 milliards promis par l’UE et le FMI dans le cadre du programme de rigueur et de réformes qui court jusqu’à juin 2014.

Pour pouvoir répondre aux conditions imposées par les bailleurs de fonds, le gouvernement devra adopter de nouvelles mesures d’austérité, afin de remplacer celles qui ont été rejetées par la Cour constitutionnelle, comme le projet de loi permettant de licencier des fonctionnaires.

Plusieurs mesures de simplification des licenciements, prévues par la réforme du Code du travail, ont été adoptées en 2012. Ces nouvelles mesures répondaient aux recommandations de l’Union européenne, du Fonds monétaire international et de la Banque centrale européenne. Ces derniers souhaitaient mettre fin aux « rigidités du marché du travail », afin de « dynamiser l’économie du pays ». Cette nouvelle législation du travail visait à assouplir les horaires et simplifier les licenciements, en accord avec les partenaires sociaux, mais seule la CGTP, principal syndicat du pays proche du Parti communiste, a refusé de signer.

Céline Tabou

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