À Saint-Pierre : “non” aux intimidations, “non” aux pressions

’Le président disait “oui” alors que c’était “non”’

1er juin 2005

Les membres du Collectif pour le “non” se sont réunis hier à Saint-Pierre pour alerter les Saint-Pierrois et la population réunionnaise sur des faits survenus lors du référendum. Des pratiques antidémocratiques pour fausser l’opinion du peuple.

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"Lorsqu’on était à la mairie, les affiches de tous les partis étaient collées par des employés", dit Jean-Michel Folio, membre du Collectif.
Pour ce référendum, les affiches du “oui” ont recouvert celles de “non”. "Une situation que l’on a rencontré lors des dernières régionales", constate-t-il. "Les partisans du “oui” se sont approprié les panneaux et le personnel communal", dénonce-t-il. "Malgré cet affichage massif, le “oui” a été désavoué", ajoute-t-il. Par ailleurs, ce militant a été agressé au bureau 43 à l’école Célimène. "Mi totoche a ou", lui a dit l’individu. "Celui-ci se trouve sous contrôle judiciaire pour des faits de violence", assure Jean-Michel Folio. Il a déposé plainte. "On a toujours respecté nos adversaires. On est des démocrates et des citoyens", précise Jean-Claude Soupramanien, membre du Collectif.

"Mi totoche a ou"

Au bureau 43 à Cayenne, Patrick Picardo (Collectif pour le “non”) a été le témoin de la fraude. Il a demandé "au président du bureau, Jean-Bernard Araye, de recompter les bulletins à la fin de la troisième centaine". "Ce président de bureau a écrasé les bulletins et les a mis à la poubelle", assure-t-il. Alors qu’il tentait de les prendre, "le président de bureau les a récupérés pour les mettre dans un sachet", maintient-il. "Ce président disait “oui” alors que c’était “non”", explique-t-il. Lors du défilé des partisans devant la mairie de Saint-Pierre, "le chauffeur du maire a lancé des galets sur nos véhicules", déplore-t-il. C’est dans ce climat "d’intimidation et de pressions" que des électeurs saint-pierrois ont voté. Ces pratiques d’un autre temps mises en œuvre par les partisans du “oui” sont dénoncées par le Collectif du “non”. Il s’agit de préserver le droit de vote, de la liberté d’expression et d’opinion.

Jean-Fabrice Nativel


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