Commémoration de Brazzaville, capitale de la France libre

Le rôle des Africains dans la libération de la France salué

9 novembre 2017

En 1940, la France était vaincue et occupée. Mais des résistants avaient refusé la défaite. En Angleterre et en Afrique, ils avaient constitué la France libre. C’est Brazzaville au Congo qui devint en octobre 1940 la première capitale de la France libre. Ce moment a été commémoré au Congo.

A l’occasion de la commémoration du 77ème anniversaire de la proclamation de Brazzaville comme capitale de la France libre, l’Institut Français du Congo (IFC) a accueilli une conférence sur le thème « Le Général de Gaulle et Brazzaville », à laquelle ont pris part l’ancien Premier ministre français Dominique de Villepin, le Premier ministre congolais Clément Mouamba, l’Ambassadeur de France au Congo Bertrand Cochery, les deux co-présidents du Groupe de Liaison Afrique-Europe, anciens députés, Michel Terrot et François Loncle, ainsi que le 2ème adjoint au Maire de Brazzaville, M. Philibert Malonga.

Le Pr. Jérôme Ollandet, historien congolais, professeur à l’université Marien Ngouabi de Brazzaville, a narré les débuts héroïques de Radio Brazzaville, née à partir des installations d’une chaîne de radio privée, puis son développement spectaculaire, jusqu’à devenir une station à audience internationale, et un vecteur essentiel du message de liberté du Général De Gaulle, face à la propagande allemande.

Le Pr. Théophile Obenga, égyptologue, linguiste et historien, a ensuite appelé les chercheurs et intellectuels africains à revisiter leur patrimoine, à se l’approprier et à le valoriser. Puis, dans un plaidoyer salué par des applaudissements nourris, il a appelé plus généralement les Africains à se défaire de leurs divisions et à construire par eux-mêmes leur avenir, sur les bases d’une histoire partagée.

Dans son discours Dominique de Villepin a salué la contribution des anciennes colonies françaises à la libération de la France.« Brazzaville, c’est l’esprit de résistance du gaullisme » : l’ancien Premier ministre français a insisté sur le rôle historique et fondamental qu’a joué la capitale de la France libre durant la résistance. Elle a permis de lui donner une voix, à travers Radio Brazzaville, et a constitué un soutien considérable pour le Général De Gaulle. Pour le chef de la France libre, « la France n’était plus seule, elle avait un empire derrière elle ». Rappelant également la mémoire douloureuse des rapports entretenus entre l’Europe et l’Afrique lors de la période de l’esclavage et de la colonisation, Dominique de Villepin a souligné qu’il fallait faire de cette « mémoire malade minée par des non-dits » un levier, et non un obstacle, afin de tourner la page à travers des liens entre les peuples.

Mettant en exergue la vitalité de la relation entre la France et la République du Congo et, plus généralement entre l’Europe et l’Afrique, il a appelé à la confiance en un avenir partagé nourri par l’histoire et la multiplicité des échanges politiques, économiques, culturels et plus largement humains entre les deux continents.

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