Crise en Europe

Le sauvetage des banques en débat

12 février 2013, par Céline Tabou

Au moment où de nombreuses voix s’élèvent contre les fonds alloués aux banques lors de la crise, au détriment des fonds d’aides, l’Euro-groupe s’est réuni à Bruxelles pour débattre de la question de la recapitalisation directe des banques en difficulté.

Les dix-sept ministres des Finances ont échangé sur les modalités de la recapitalisation bancaire directe par le Mécanisme européen de stabilité (MES). Ces modalités devront déterminer la capacité d’action des pays de la zone euro afin, disent-ils, de rompre le cercle vicieux des difficultés bancaires et de la dette publique.

Tenter l’équilibre entre dette publique et recapitalisation

L’objectif de cette rencontre est d’établir une ligne directrice d’ici à fin juin 2013, mais surtout pour éviter que la recapitalisation des banques fragiles ne déstabilise pas les finances publiques des États. A l’instar des tractations sur le budget européen, les modalités de la recapitalisation directe sont difficilement acceptables pour certains pays. Les principales interrogations persistent sur le rôle à donner au Mécanisme européen de Stabilité, l’idée est bonne, mais son application est plus complexe.

En effet, les pays contributeurs comme l’Allemagne, la Finlande et les Pays-Bas ne veulent pas que le fonds de secours récupère toutes les « erreurs passées », a expliqué “Les Échos”. Les autres pays, tels que les États du Sud et l’Irlande, veulent une rupture claire et nette entre les dettes bancaires et les dettes souveraines, pour cela, ces derniers préconisent de faire table rase du passé.

Pour le président de la Bundesbank (Banque d’Allemagne), Jens Weidmann, « l’union bancaire doit être la base de la stabilité future du système financier européen et pas un outil pour partager les mauvaises dettes héritées de la crise actuelle », a cité “Les Échos”. Mais pour le Français Pierre Moscovici, « la finalité de l’Union bancaire est de permettre au MES de soulager l’Espagne ou l’Irlande de leur fardeau bancaire ». Une confrontation persiste sur le rôle de ce mécanisme.

Prévoir plus de liquidité au MES

Dans un document cité par le quotidien économique “Les Échos”, les ministres des Finances ont discuté sur les conclusions d’un groupe de travail qui a défini quels actifs bancaires passés pourraient être pris en charge par le MES. Pour rappel, le MES est un dispositif de gestion des crises financières de la zone euro. Celui-ci remplace le Fonds européen de stabilité financière et le Mécanisme européen de stabilité financière qui devaient résoudre les difficultés dues à la crise de la dette publique au sein des États membres de la zone euro.

Lors du pic de la crise, les dettes des banques sont devenues des dettes d’État, après la recapitalisation massive des banques par les gouvernements. Une spirale s’est alors mise en place au sein de laquelle les États ont dû renflouer leurs banques pour éviter la faillite de leur pays. Selon le quotidien, les experts préconisent que « les États restent responsables » et recapitalisent leurs banques « jusqu’à un ratio de fonds propres minimum de 4,5% ». Le MES viendrait alors en soutien pour prendre à sa charge les montants restants, selon les conditions d’assouplissements du ratio de liquidité (politique monétaire fluctuante). La recapitalisation directe des banques par le MES reste une idée attirante pour les économies fragiles mais, selon le directeur du MES, Klaus Regling, le MES pourrait avoir besoin de davantage pour pouvoir remplir sa mission de recapitalisation directe.

Céline Tabou

Union européenne

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