Co-développement avec notre région

Le secrétaire général du COMESA en visite à La Réunion

Un rendez-vous important le mois prochain

12 août 2003

Le secrétaire général du Marché commun de l’Afrique orientale et australe (COMESA), le Kenyan Erastus Mwencha, effectuera une visite officielle à La Réunion les 18 et 19 septembre prochains dans le cadre du renforcement de la coopération bilatérale entre l’Organisation régionale et l’île, a-t-on appris vendredi de source officielle.
Dans son numéro d’août, le bulletin de l’organisation, "le Courrier du COMESA" précise que Erastus Mwencha fera le déplacement en compagnie d’une importante délégation de son secrétariat et de l’ambassadeur de France en Zambie, Jean Paul Monchau.
Cette visite fait suite à une invitation lancée par le président de la Région, Paul Vergès, au secrétaire général du COMESA, à l’issue d’une visite de l’administrateur principal de l’Organisation à La Réunion lors des Assises de la recherche dans l’océan Indien en juin dernier. À cette occasion, des pistes de coopération ont été étudiées avec les autorités de l’île.
Ayant notamment rencontré le Comité de pilotage de l’industrie et le Centre d’intelligence économique de La Réunion, trois grands axes ont été identifiés pour renforcer la coopération entre les deux parties. Il s’agit d’abord d’un échange de chercheurs entre l’université de Saint-Denis et les universités du COMESA.
Ensuite, un programme de formation est prévu pour les membres du secrétariat au sein du Centre international d’études pédagogiques. Une coopération technique est également envisagée avec le Centre d’intelligence économique.

Nouvelles perspectives

Selon le chargé de communication du COMESA à Lusaka, Gaêl Corre joint au téléphone, « le gouvernement français, la Région Réunion et les acteurs économiques ont désormais pleinement conscience que l’île ne pourra prétendre au développement durable que si elle inscrit son économie dans une perspective régionale ».
C’est sur la base de cette volonté que les deux parties espèrent nouer des relations. « Pour cela, M. Vergès, président du Conseil régional, considère que l’île de la Réunion peut faire partager son expérience technique, notamment dans le domaine agricole, tandis que les pays d’Afrique (Madagascar par exemple) peuvent lui fournir des marchandises à prix compétitifs », a-t-il poursuivi.
Selon des sources concordantes tant à Saint-Denis qu’à Lusaka, le secrétariat de l’organisation attend beaucoup de La Réunion en terme d’assistance technique et de formation en langue française. Le COMESA compte 9 États francophones sur 20 au total. Le français y est donc langue officielle en même temps que l’anglais, la langue de travail.
Ainsi, l’île fait l’objet de toutes les attentions à Lusaka : la une du "Courrier du COMESA", la publication mensuelle à destination de tous les États membres de l’organisation régionale, est consacrée aux nouvelles perspectives offertes par cette nouvelle coopération.
De même, une séance d’information sur La Réunion et ses institutions a été organisée hier, durant toute la matinée, à l’intention des 140 fonctionnaires du siège à Lusaka.

Les atouts de La Réunion

Outre l’assistance en matière de formation, La Réunion pourrait également ouvrir aux investisseurs et entrepreneurs des pays COMESA les portes des marchés européens en tant que région ultrapériphérique européenne dans l’océan Indien.
En mai 2002, l’île avait été invitée par le secrétaire général de l’organisation à participer pour la première fois, en sa qualité de membre de la Commission de l’océan Indien (COI), aux travaux de son 13ème Conseil des ministres qui s’était déroulé à Addis-Abeba (Ethiopie). Elle était représentée par le vice-président de la Région, Antoine Minatchy.
Ce Conseil avait adopté un programme indicatif régional (PIR) élargi à quatre organisations africaines (COMESA, IGAD, EAC et COI), chargé de mettre en œuvre les accords de Cotonou et gérer l’enveloppe de 223 millions d’euros allouée par l’Union européenne au titre du Fonds européen de développement (FED).
Le COMESA a pour objectif de mettre en place une véritable zone totale de libre échange, avec suppression des barrières douanières internes entre les 20 Etats membres. Actuellement, seuls 9 pays ont décidé de franchir ce pas. A l’horizon 2004, une union douanière est programmée et une union monétaire est envisagée d’ici à 2025. La présidence actuelle de l’organisation est assurée par l’Ethiopie depuis mai 2002.


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