Réactions, prises de position...

Le SGPEN-CGTR réagit au ’show médiatique de Jacques Chirac sur le projet de Traité européen’

19 avril 2005

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Au-delà du fait qu’il ait choisi sa chaîne, ses interlocuteurs, ses animateurs et les thématiques abordés, Chirac a encore une fois été égal à lui-même à l’occasion de son show télévisé sur le projet de Traité européen, à savoir suffisant, méprisant, condescendant.
"N’ayez pas peur", telle est en résumé la substantifique moelle de son intervention télévisée. Un peu creux et un peu court pour donner du sens et de la profondeur au vote "oui".
En stigmatisant et en caricaturant le vote "non" et les raisons qui poussent à son envolée dans les sondages, non seulement Chirac ne répond aucunement aux inquiétudes des Français, mais il insulte de plus leur intelligence et leur capacité à se forger leur propre opinion sur le projet qui leur est soumis.
On ne peut d’un côté louer la maturité politique des Français, et de l’autre, réduire le vote “non” comme, au mieux, l’expression de peurs irraisonnées fondées sur l’incompréhension de la problématique européenne et, au pire, comme la manifestation d’état d’âmes de mauvais moutons noirs. "Les Français ne seraient-ils tous pas des veaux ?".
A contrario des dessins du Président sur la construction et la consolidation d’une Europe davantage marchande et libérale, nous considérons que la montée du “non” est un formidable gage d’espoir pour l’avenir et que l’on cesse de nous vouloir nous effrayer en nous annonçant un véritable tsunami politique en cas d’échec du “oui”.
Contrairement à l’escroquerie intellectuelle qui consiste à dire que rejeter le traité qui nous est proposé c’est forcément accepter le cadre actuel, nous considérons au contraire que voter “non” au projet qu’on nous propose c’est exprimer également son opposition au cadre libéral européen actuellement en place. Oui, ni ce cadre, ni celui que vous nous proposez, Monsieur le Président, ne nous conviennent, nous voulons en effet une Europe sociale, une Europe qui soit à l’abri du diktat du capital et de la marchandisation.

Le secrétaire général du SGPEN-CGTR
Patrick Corré


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