Lutte contre la mondialisation capitaliste

Le sommet des altermondialistes

Face au G8 d’Évian, des dizaines de milliers de personnes attendues à Annemasse et à Genève

30 mai 2003

Alors que la réunion des chefs d’État de de gouvernement des pays les plus industrialisés débute dimanche à Evian, les partisans d’une autre mondialisation entendent exposer leurs vues dans un sommet qui a commencé hier. Comme le Forum économique mondial de Davos, le G8 va-t-il devenir un simple contre-sommet des natis qui s’oppose à la lutte des peuples pour une autre mondialisation ?

À trois jours de l’ouverture du 28ème sommet du G8 à Evian, la rencontre des chefs d’État et de gouvernement des pays les plus riches financièrement de la planète, les opposants de la mondialisation libérale convergent eux aussi vers Annemasse et Genève pour y tenir un sommet jusqu’au 3 juin. Combien seront ces militants qui préfèrent désormais se désigner comme altermondialistes plutôt qu’antimondialistes (ils ne sont pas contre la mondialisation mais contre "cette" mondialisation) ?
Des pacifistes mobilisés par la guerre en Irak, des syndicalistes français préoccupés par la politique anti-sociale du gouvernement Raffarin, des lycéens et étudiants plongés dans leurs bouquins avant les examens : les chiffres de participation évoqués sont compris entre 50.000 et 100.000. Les altermondialistes rêvent pourtant d’un nouveau "Florence", lorsque plus de 500.000 participants au Forum social européen se sont réunies sans débordement majeur, malgré les prévisions inquiétantes des médias dominants.

Propositions alternatives

Mais, moins de monde ne signifie pas pour autant moins de violence. Il suffit de quelques provocateurs pour faire discréditer la portée d’un tel rassemblement. La solution trouvée : masser plus de 25.000 policiers et militaires pour assurer la sécurité des hôtes du G8 et faire de la ville d’Evian un camp retranché. Au-delà des défilés de masse, la grande majorité des associations se déplacent avec la ferme intention de se faire entendre lors de séminaires consacrés à des sujets très variés, allant de l’économie, à la législation qui régit le commerce des pierres précieuses, en passant par des approches écologiques du développement.
Le sommet veut se pencher avec un œil critique sur l’agenda du G8, et entend mettre en avant des propositions alternatives, qui seront portées à Evian même, à des proches collaborateurs du président français. Jacques Chirac avait voulu s’attirer la sympathie des altermondialistes en reconnaissant à Gênes, lors d’une rencontre précédente du G8, « les incertitudes que créent l’évolution de la globalisation et la capacité des États à la maîtriser ».

Arrêter le pillage du Sud

« Il n’y a pas d’économie scientifique mais uniquement des choix politiques en matière d’économie », souligne Marie-Laure Geoffray du réseau G8-illégal, pour qui « chaque citoyen a le devoir de s’approprier ces questions ». Cette ingérence économique sera défendue, cette fois encore, par ATTAC. L’association prône une taxation des transactions financières qui financerait la solidarité vers les pays du Sud.
Autre exemple : Amnesty international va demander un renforcement du processus de Kimberley (système de certification pour les diamants dont le commerce ne contribue pas aux violations des droits humains) et l’adoption de mesures analogues pour toutes les matières premières, comme les bois précieux par exemple.


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