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Le sommet G77+Chine appelle à l’unité pour peser face aux pays riches
Le sommet du G77+Chine représentent 80% de la population mondiale
lundi 18 septembre 2023
« La gouvernance mondiale reste asymétrique. Les Nations unies, le système de Bretton Woods et l’OMC perdent de leur crédibilité. Nous ne pouvons pas nous diviser », a déclaré le président brésilien, Luis Inacio Lula da Silva, au sommet du G77+Chine qui s’est tenu au Palais des congrès de La Havane, les 15 et 16 septembre 2023.
Le sommet du G77+Chine s’est achevé le 16 septembre à La Havane sur un appel à l’"unité" pour peser face aux pays riches, le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva incitant à renforcer les "revendications" concernant le numérique et la transition énergétique.
"La gouvernance mondiale reste asymétrique. Les Nations unies, le système de Bretton Woods et l’OMC perdent de leur crédibilité. Nous ne pouvons pas nous diviser", a déclaré le président brésilien, Luis Inacio Lula da Silva.
"Nous devons renforcer nos revendications à la lumière de la quatrième révolution industrielle", a indiqué la président de la première économie latino-américaine, en référence à l’essor du numérique, de l’intelligence artificielle, des biotechnologies.
Pour Luis Inacio Lula da Silva, la "révolution numérique" et "la transition énergétique" sont "deux transformations majeures en cours". "Elles ne peuvent être façonnées par une poignée d’économies riches, rééditant la relation de dépendance entre le centre et la périphérie".
Le sommet du G77+Chine, formé par des pays d’Asie, d’Afrique et d’Amérique latine qui représentent 80% de la population mondiale, avait débuté vendredi à La Havane. Le Groupe, créé en 1964 par 77 pays, compte désormais 134 nations. La Chine a participé comme acteur externe.
Des représentants d’une centaine de pays étaient présents à La Havane pour ce sommet extraordinaire ayant pour thème le "rôle de la science, de la technologie et de l’innovation" dans le développement.
Une trentaine de chefs d’État et de gouvernement était présent à ce sommet, parmi lesquels le président argentin Alberto Fernandez, le Colombien Gustavo Petro, l’Angolais João Lourenço, le Rwandais Paul Kagame, ou encore l’émir du Qatar, le Cheikh Tamim bin Hamad Al Thani et le président palestinien Mahmoud Abbas.
Lors du discours inaugural, le président cubain Miguel Diaz-Canel, dont le pays occupe la présidence tournante du G77 depuis janvier, a appelé à "changer les règles du jeu" économique international, selon lui "hostile au progrès" des pays du sud.
Plusieurs dirigeants ont évoqué les inégalités mondiales mises au jour par la pandémie de Covid-19 et la nécessité de réduire la dette des pays les plus pauvres pour financer la transition climatique.
Dans leur déclaration finale, les membres du G77+Chine ont réaffirmé leur "engagement à renforcer l’unité" du groupe pour "consolider son rôle dans l’arène internationale". Ils ont réitéré la "nécessité urgente de réformer à fond l’architecture financière internationale" pour qu’elle soit "plus inclusive et plus coordonnée".
"Nous constatons avec une vive inquiétude que les graves problèmes que l’ordre économique international cause, parce qu’injuste, aux pays en développement ont atteint leur acmé", ont écrit ces derniers.
Ils évoquent les conséquences de la pandémie de Covid-19, les tensions géopolitiques, l’inflation, la perte de la biodiversité, les crises financières, "sans qu’apparaissent clairement à ce jour une feuille de route qui permette de faire face à ces problèmes mondiaux".
Le Groupe des 77 pays, qui sera présidé en 2024 par l’Ouganda, a également demandé d’"élever la représentation des pays en développement dans les organes mondiaux de prise de décision".
Ses membres ont adopté une deuxième déclaration qui "salue la demande du gouvernement du Mexique de reprendre ses activités" au sein du G77+Chine, a annoncé en conférence de presse, Rodolfo Benitez, directeur des Affaires multilatérales du ministère cubain des Affaires étrangères.
Le Mexique, qui a quitté le Groupe dans les années 1990, a exprimé samedi, par la voix de sa ministre des Affaires étrangères, Alicia Barcenas, son souhait de réintégrer ce forum.