
Assemblée générale de la section PCR de Sainte Suzanne
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Le Brésil à la veille des élections présidentielles
27 septembre 2006
Il y a quatre ans, Leonardo Boff était l’un des principaux supporters du candidat Lula à la présidence du Brésil. À quelques semaines de la possible réélection de l’ancien syndicaliste, le célèbre théologien de la libération se montre beaucoup plus réservé. S’il prend acte des progrès sans précédent accomplis depuis l’élection du dirigeant du Parti des travailleurs, Leonardo Boff estime qu’une occasion a été gâchée.
À 67 ans, il est porteur d’une riche histoire personnelle construite autour de la réflexion et de la pratique. Il est donc difficile d’imaginer qu’il fasse des concessions à la situation politique brésilienne, à la gestion de son ami Lula, aux propres limites d’un tiède processus de réformes en marche. Leonardo Boff, théologien franciscain et militant social depuis des décennies, ne réduit pas non plus son regard aux frontières du Brésil. Chaque élément trouve sa place et son importance dans sa vision globale de l’Homme et de la nature, depuis la construction progressive et quotidienne du mouvement populaire jusqu’à la dénonciation d’un système mondial hégémonique conduisant irrémédiablement à la destruction de la planète. Il n’hésite pas à lancer un cri d’alarme : "Le moment de disparaître et de libérer la Terre de ce cancer que nous sommes ne serait-il pas arrivé ?"
Presque 4 ans de gouvernement pour Lula, les prochaines élections présidentielles approchent... Que retirer de cette expérience ?
- Leonardo Boff : J’ai été l’un des plus enthousiastes quand Lula fut élu. J’ai écrit plus de 10 articles sur la révolution qu’il allait engendrer. Ce fut mon rêve et ma désillusion. Je me suis confronté au “réalisme” de la politique du possible dans le cadre historique où se meut la société brésilienne. Il ne faut jamais oublier notre histoire. Nous sommes assis sur un passé colonial, sur le génocide des indigènes : ils étaient 6 millions quand arrivèrent les Portugais, ils sont aujourd’hui à peine 800.000. Nous avons vécu l’esclavage : 12 millions de Noirs ont été déportés de l’Afrique vers le Brésil et leurs descendants sont aujourd’hui 60 millions.
Nous possédons une élite qui, selon les données de la Banque mondiale, détient la plus grande accumulation de biens matériels du monde. Une personne riche au Brésil l’est beaucoup plus qu’un Anglais ou un Américain du Nord. À côté de cela, existe la masse énorme des “ appauvris”. Ce n’est qu’à partir du milieu du 20ème siècle que ceux-ci ont pu s’organiser en mouvements sociaux et en syndicats libres, accompagnés par d’importants secteurs de l’Église catholique. Ils ont créé et promu les communautés de base et les pastorales sociales de la Terre. Ils ont développé logement, santé, éducation, droits des pauvres et autres initiatives semblables.
Changer cette réalité historique si oppressante aurait exigé une révolution. Lula, à mon avis, n’était pas suffisamment conscient de sa mission historique. Sa préoccupation initiale fut de sauver le pays d’une catastrophe économique imminente, au détriment des grandes réformes structurelles. L’occasion fut gâchée. Même si Lula se situe à gauche dans le système dominant, il demeure un élément de ce système. C’est pour cette raison que les grands organismes économiques mondiaux et les principaux chefs d’État se sentent si satisfaits de lui. Cette révolution venant de la périphérie, tellement crainte, n’a pas eu lieu.
Le bilan est-il donc négatif ?
- Malgré ces limites, Lula a réalisé ce qu’aucun gouvernement précédent n’avait essayé : donner beaucoup plus d’importance aux thèmes sociaux. L’État a innové avec des plans comme “Bourse de famille” et “Lumière pour tous”, l’appui à l’agriculture familiale et d’autres projets sociaux. Onze millions de familles en ont bénéficié, soit l’équivalent de 40 millions de personnes. Mais il faut voir ce progrès dans le contexte global. Lula transfère 10 milliards de réales (6 milliards de francs) vers des projets sociaux et, dans le même temps, il autorise le versement de 140 milliards de réales au système financier qui lui prête l’argent nécessaire pour poursuivre sa politique économique et lui permet de régler les factures gouvernementales. Cette contradiction est douloureuse et démontre comment la macroéconomie néo-libérale continue à sucer le sang du peuple, alors qu’elle ne satisfait les exigences que d’une faible partie de la population. Cela est toutefois suffisant pour que ces opérateurs de la macroéconomie tranquillisent ainsi leur mauvaise conscience. En même temps, Lula se montre fidèle à quelques racines de sa biographie personnelle.
En tenant compte des espoirs que le Parti des travailleurs (PT) a suscités, dans quelle mesure cette expérience a-t-elle fortifié ou affaibli le mouvement social ?
- À mon avis, l’une des limitations du gouvernement de Lula a été de se distancier des mouvements sociaux qui étaient sa source réelle de soutien. Il a préféré opter pour une base parlementaire articulée autour de partis qui n’avaient rien à voir avec l’idéal du PT. Il faut reconnaître que Lula n’a pas condamné les mouvements sociaux comme cela était systématiquement le cas auparavant. Toutefois, il ne leur a pas accordé non plus l’importance qui leur correspondait. Il considérait qu’ils étaient déjà de son côté. Il y a beaucoup de déception dans ces mouvements, jusqu’à de la rage. Mais ils sont politiquement intelligents. Ils affirment : Lula est avec nous, il sort de nos rangs, il connaît nos tribulations. Malgré les erreurs qu’il a pu commettre, nous n’allons pas le livrer à la bourgeoisie. Au contraire, nous allons le presser pour qu’il se reconvertisse à ses anciens rêves et, comme le fils prodigue de l’Évangile, redécouvre le chemin du retour vers les mouvements sociaux. Ils voteront pour Lula en espérant qu’il modifie la politique économique de son gouvernement.
Un bilan si mitigé, de la part des acteurs sociaux, pose la question de la viabilité de changements profonds en Amérique latine dans le cadre d’un système de démocratie parlementaire...
- Objectivement, nous avons besoin d’une révolution. Mais nous savons que le temps des révolutions classiques est terminé. Cela signifie que, dans le tableau globalisé de la politique mondiale en mains de l’empire américain, la seule révolution possible consiste à poser lentement des pierres dans les rouages du système. Le Président argentin Nestor Kirchner l’a compris. Il n’a pas dit au système financier mondial et à Bush : “Je ne vais pas payer la dette”. Cela aurait constitué un attentat contre le système et sa logique. Il a dit : "Je paye. Mais pour chaque dollar, je ne paierai que 10 centimes". Ils durent s’en contenter. Lula possédait beaucoup plus d’autorité morale pour tenter un coup similaire, voire même plus audacieux. Mais il lui a manqué le courage, la capacité de saisir la potentialité de cette situation. Ce fut une autre occasion gâchée. Nous devons maintenant nous contenter de réformes qui allègent les problèmes mais les perpétuent. La structure de base ne change pas.
L’expérience brésilienne montre un certain épuisement de la politique comme mécanisme “traditionnel” de transformation. Comment surmonter cet obstacle ?
- Il est évident que la forme de représentation sociale à travers les partis est absolument désuète. Elle est trompeuse et permet la reproduction des conditions d’inégalité et d’injustice sociale. La conviction qui croît dans les mouvements sociaux - comme celui des sans terre que j’accompagne - est que ce type de démocratie sert à maintenir la situation, mais est inadéquate pour provoquer les changements nécessaires face aux demandes fondamentales du peuple. L’idée actuelle est de donner un caractère politique aux mouvements sociaux qui, jusqu’à présent, présentaient à peine un profil social. Cela signifie transformer le pouvoir social accumulé en un pouvoir politique au-dessus ou à travers les partis. Pour atteindre cet objectif, il faut créer des articulations avec des secteurs de partis qui ont proposé des changements substantiels dans la société. Cette initiative mûrit dans plusieurs mouvements sociaux. Je ne sais pas quel est le chemin, mais je suis convaincu qu’il se construira pas à pas.
Alors que les projets de changement politique s’enlisent, les entreprises transnationales continuent à avancer et, avec elles, la destruction de la planète...
- C’est un sujet qui m’a beaucoup préoccupé ces dernières années. Je l’ai écrit, j’en ai parlé, j’ai essayé d’influencer des secteurs du gouvernement. À l’exception de la Ministre de l’Environnement, Marina Silva, ce discours est considéré comme un discours de farfelus dans une société prétendument bien pensante. Tous parlent de croissance. Lula est celui qui en parle le plus. Tous les administrateurs du monde se proposent de grandir de plus en plus. Malheur au pays qui ne présente pas d’importants taux de croissance annuelle. Cet objectif est suicidaire. La Terre ne supporte pas ce système de production et consommation qui exploite systématiquement les ressources naturelles de la planète. Je suis un convaincu de la théorie qui dit que l’être humain n’apprend rien de l’Histoire, mais qu’il apprend tout de la souffrance. Ceci est tragique, mais paraît être le chemin infaillible de l’apprentissage. Ou nous changeons, ou nous mourons en tant qu’espèce. Je pose la question : le moment ne serait-il pas arrivé de disparaître et de libérer la Terre de ce cancer que nous sommes et ainsi permettre la poursuite de ce processus de l’évolution, avec l’apparition d’autres formes de vie avec un autre sens de la coopération, celui de tous avec tous ? Puisque l’esprit et la conscience sont d’abord dans le cosmos et seulement ensuite en nous, cette disparition de l’espèce humaine ne serait pas une tragédie absolue...
(Sources : Le Courrier, propos recueillis par Sergio Ferrari)
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