Préparation du budget de l’UE et emploi des Réunionnais

Les aides européennes en diminution pour la période 2006-2013

24 mai 2005

Selon les informations sur les préparatifs du budget de l’Union européenne pour les années 2006-2013, La Réunion va connaître une diminution d’au moins 20% des aides de l’Europe. Cela signifie qu’il y aura moins de travail pour les entreprises et les travailleurs réunionnais. Ceux qui appellent à voter “oui” le 29 mai contribuent à la catastrophe sociale annoncée.

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Les derniers sondages donnent le “non” gagnant le 29 mai prochain. La panique gagne le camp du “oui” qui jette ses dernières forces dans la bataille. Tour à tour Jacques Chirac et Lionel Jospin vont s’adresser ces jours-ci aux Français par voie télévisuelle.
Le bilan de Raffarin et, plus particulièrement, sa politique de casse sociale, pèse de manière défavorable. Après avoir sanctionné par 3 fois l’équipe gouvernementale (aux régionales, aux cantonales et aux européennes), les Français ne comprennent pas pourquoi celle-ci reste en place et continue ses mauvais coups. Cette fois, en votant “non”, ils veulent la mettre définitivement à la porte.
Jean-Pierre Raffarin et son gouvernement appellent en effet à voter “oui”. Si le Traité constitutionnel offrait aux citoyens français une garantie que leurs droits sociaux seraient sauvegardés, le Premier ministre serait-il aussi déterminé à faire voter “oui”, lui qui casse depuis 3 ans tous les droits sociaux ? Serait-il assez stupide au point de se mettre un boulet aux pieds ?
À La Réunion, la casse sociale a des effets plus négatifs qu’en Métropole.
Pour ne prendre qu’un exemple : après la suppression des emplois-jeunes puis celle programmée à partir de l’année prochaine des CES et des CEC, les contrats d’avenir qui doivent les remplacer tardent à être mis en place. Les conditions dans lesquelles ils seront appliqués font craindre le pire.
Or, l’Union européenne va prendre une décision dans 2 dossiers dont les conséquences sociales seront catastrophiques à La Réunion.
D’ici peu, elle devra présenter son budget pour la période 2006-2013. Les premières négociations - il y a eu encore une réunion des ministres des 25 pays membres, dimanche après-midi - sont difficiles.

Voter “oui” le 29 mai, c’est accepter la catastrophe sociale annoncée

L’Europe s’est élargie, passant de 15 à 25 États. Son budget global risque de ne pas bouger, car des pays comme la France, l’Allemagne ne veulent pas apporter comme contribution financière plus de 1% de leur Produit national brut (PNB). Ils ne veulent pas verser plus. Le budget n’augmentera donc pas ou de très peu.
Les plus gros postes de dépenses de l’Union sont la Politique agricole commune (PAC) et la politique régionale. Il y a eu une réforme de la PAC qui maintient jusqu’en 2013 le même niveau d’aides qu’actuellement. Si on ne touche pas aux crédits agricoles, ce sont les crédits régionaux qui diminueront. Il faudra partager entre un plus grand nombre de régions les fonds européens destinés à l’Objectif 1. Obligatoirement, La Réunion - qui fait partie de l’Objectif 1 - va connaître une diminution des aides européennes. On évalue celle-ci à au moins 20% si le budget global reste le même. Or, la population de l’île aura augmenté et les besoins auront également augmenté.
La diminution des crédits nous amènera à une situation difficile.
C’est la construction de nouveaux lycées et collèges, l’achèvement du basculement, les aides à la formation ou à la mobilité qui seront remis en cause.
Cela signifie aussi qu’il y aura moins de travail pour les entreprises et les travailleurs réunionnais.
On saura cela avec certitude dans les semaines qui viennent : au cours du mois de juin, l’Union européenne devrait rendre publiques ses décisions budgétaires.
En votant “oui” le 29 mai, nous ne nous donnerons pas le moyen de lutter, de résister, nous scellerons de manière définitive notre destin et nous accepterons la catastrophe sociale annoncée.


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