Moyen-Orient

Les armes israéliennes de destruction massive

Des dizaines de bombes atomiques, des missiles et des armes chimiques

6 mai 2003

« Pas d’accord, Colin Powell... Le secrétaire d’État américain ne veut pas faire du Proche-Orient une zone exempte d’armes de destruction massive.
La Syrie a déposé - le 16 avril sur le bureau du Conseil de sécurité - un projet de résolution demandant l’application des textes des Nations Unies, faisant du Proche-Orient - y compris Israël - une zone sans armes de destruction massive. Le texte a été parrainé par l’ensemble des pays arabes.
Cette proposition syrienne n’est pas inédite. L’Iran et l’Egypte avaient déjà avancé cette idée d’un Proche-Orient sans armes nucléaires dans les années 70. Elle avait été reprise en 1980 par l’Assemblée générale de l’ONU.
Fondée sur la résolution 687 du Conseil de sécurité, cette proposition pourrait permettre, selon le chef de la diplomatie française Dominique de Villepin, d’obtenir des pays de la région de nouveaux engagements :
- la souscription à la Convention d’interdiction des armes chimiques ;
- l’adhésion au code de conduite contre la prolifération des missiles balistiques ;
- et la signature du protocole additionnel de l’AIEA, DIT 93-plus-2.

Ce projet d’exclusion d’armes de destruction massive appliqué à l’ensemble du Proche-Orient a toujours été refusé par Washington qui vient, néanmoins, de réactualiser la description du potentiel israélien.
Ce document confidentiel comporte quatre rubriques :

  1. Le potentiel nucléaire. Israël dispose d’un arsenal nucléaire composé de cinquante à cent armes de première -et probablement- de deuxième génération. Cet armement est produit au centre nucléaire secret de Dimona, qui dispose d’une unité de traitement de plutonium.
  2. Le potentiel biologique : Israël possède la technique et les moyens de production nécessaires pour concevoir des agents de guerre biologique sous couvert d’un programme défensif.
  3. Israël est capable de produire des armes chimiques de tous types. Le démarrage de ce programme remonte aux années 60.
  4. Le potentiel balistique : Tel-Aviv dispose des infrastructures nécessaires au développement et à la production de missiles - moyenne portée - de type Jericho-I (500 à 1.500 kilomètres).

Enfin, ajoute le document du Département d’État américain, Israël dispose d’un arsenal de missiles capables d’opérer des frappes significatives anticités et antiforces dans toute la région. Maîtrisant la technologie des lanceurs spatiaux, Israël est en mesure de produire des missiles de plus longue portée. C’est le programme baptisé Jericho-II et Jericho-III qui travaille sur les portées 1.500 km et 4.500 kilomètres.
En 1995, les États qui avaient ratifié le TNP - le traité de non-prolifération nucléaire - avaient également demandé que le Proche-Orient devienne une zone sans arme de destruction massive. Le principal obstacle à la réalisation de cet objectif est le refus d’Israël de signer le traité ».


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