Jean-Jo du Chaudron

’Les électeurs de gauche ont été trahis’

26 mai 2005

Depuis deux jours, Jean-Jo est sans emploi. Il va de réunion en réunion et suit les débats télévisés sur le projet de Traité constitutionnel. Aujourd’hui, il assure qu’il votera ’non’ dimanche pour préserver l’avenir de La Réunion.

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Jean-Jo, la quarantaine, est impliqué depuis de nombreuses années dans la vie sociale de son quartier, au Chaudron. Il suit avec intérêt les débats autour du référendum de ce dimanche. Après avoir travaillé dans le secteur de la formation, il se retrouve sans emploi depuis deux jours.
Jean-Jo ne craint pas l’Europe. Il craint surtout les politiques des partisans du “oui” sur le long terme, notamment dans le domaine de l’emploi. "Ce projet de Traité constitutionnel ne favorisera-t-il pas l’augmentation du chômage ?", demande-t-il.
"Les gros patrons auront recours de plus en plus à une main-d’œuvre bon marché", continue-t-il. "Quel sera le sens de la mobilité des jeunes Réunionnais dans les années à venir ?", ajoute-t-il.
Il ne veut surtout pas "qu’ils aillent mendier dans les pays européens". Pour lui, "en votant “non” dimanche, on pourra par la suite dire "oui" à notre façon".

"Des socialos de droite"

De nos jours, les constructions sortent de terre ci et là, à La Réunion. "Quel sort réserve-t-on aux petits propriétaires face aux gros patrons ?", dit-il. "Les partisans du “oui” forcent les électeurs à dire "oui" à leur manière. En disant “non”, on ne trahit pas l’Europe. On est contre l’Europe des riches".
Jean-Jo est "de gauche" et il ne le cache pas. Il pense que "François Hollande, Jean-Claude Fruteau et Gilbert Annette", en s’associant avec "la droite", ont trahi les électeurs de gauche. Il fait remarquer que "quand on voit le couple Jean-Claude Fruteau - Margie Sudre à la télévision, on n’est pas dupe". "Si aujourd’hui ils peuvent trahir leurs idées, qu’en sera-t-il demain ?".
"Demain ils viendront nous voir en nous disant de voter pour eux. On les enverra balader. Soit on est à gauche, soit on est à droite", dit-il. "Les socialistes doivent regarder les intérêts du peuple et non leur poche. Ils sont des socialos de droite", conclut Jean-Jo.

Jean-Fabrice Nativel


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