Au-delà de l’événement

Les émeutes de la faim

15 avril 2008

Honte à ceux qui soutiennent ce modèle injuste, inique et barbare.

Dans le monde entier, des révoltes éclatent contre la pénurie et la famine. Elles sont dues à une hausse très importante du prix des aliments de base. Cette augmentation parfois supérieure à 30% pèse d’autant dans ces pays, l’alimentation absorbe 80% des revenus.
On peut avoir un discours émotionnel sur ces événements. Autrement dit, se poser les questions suivantes : fallait-il tirer sur les affamés ? Faut-il boycotter tel ou tel pays et leurs produits dont le gouvernement disperse les affamés ?

Malgré la gravité de la situation, et l’émotion que l’on peut ressentir, il est nécessaire de dépasser l’événement en tant que tel pour proposer des mesures conjoncturelles afin de faire face à l’urgence.
Cette réponse immédiate doit également encourager la recherche de solutions durables à ce problème. C’est la nécessité de prendre des mesures structurelles. Elles doivent prendre en compte le fait que le monde est touché par des phénomènes extrêmes. Ce sont la croissance démographique, le changement climatique, l’impact des orientations ultra-libérales de la mondialisation prônée par l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC).
Les émeutes de la faim s’inscrivent dans un cadre beaucoup plus global. C’est le début d’un mouvement multiforme dans lequel s’inscrivent les migrants qui franchissent au péril de leur vie le détroit de Gibraltar ou le mur qui sépare le Mexique des Etats-Unis, ainsi que les affamés du monde entier, ou les kwassa-kwassas.
La semaine dernière, quand Paul Vergès appelle, dans un journal mauricien, à avoir un regard critique et profond pour aller au-delà des événements, il est comparé à Hitler. Il faut être de mauvaise foi ou d’une indécence intellectuelle pour traiter Paul Vergès de cette façon.
C’est en effet une question fondamentale qui est posée : qu’est-ce que la civilisation, qu’est-ce que la barbarie ?

Emeutes de la faim

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