Des milliards engloutis sans débat auront de lourdes répercussions

Les Européens n’ont pas fini de payer les chefs de l’Ukraine

20 novembre 2014

Une analyse intéressante de Florence Autret, correspondante de « la Tribune » à Bruxelles. Journaliste spécialisée dans la politique de l’Union européenne, Florence Autret apporte un éclairage sur les effets de l’aventure ukrainienne sur les finances des Etats membres dont fait partie la France. Voici quelques extraits d’un article qu’elle a signé dans « La Tribune ».

« Côté Est, le piège ukrainien se dresse comme une sinistre épave sur la route de la nouvelle Commission. Quand, en avril, les Européens ont commencé à desserrer les cordons de la bourse pour soutenir un gouvernement proeuropéen, les augures du Fonds, en piètres politologues, considéraient comme le pire scénario celui d’une fin des hostilités dans l’est du pays à l’automne. Depuis, la guerre s’est installée et, avec elle, un jeu pervers.
La classe politique ukrainienne prend le prétexte de la guerre pour se détourner des réformes et maintenir en place un système qui a permis l’immense enrichissement d’une poignée d’oligarques. »

« L’Ukraine ne dispose toujours pas de l’infrastructure de base pour le comptage des flux de gaz sur son territoire (pas plus que de thermostat dans les habitations où l’on régule la température… en ouvrant les fenêtres). Elle continue de « ponctionner » les livraisons destinées à l’Europe. Les conditions de la poursuite de ce système mafieux, où le flou sur les chiffres justifie toutes les tractations, restent réunies. Il y aura d’autres contentieux gaziers ukraino-russes… parce que les deux parties y ont intérêt. »

« Les Européens ont payé jusqu’à présent au nom des aspirations démocratiques du peuple ukrainien.
Ils le feront à l’avenir au nom de sa propre sécurité. L’« européanisation » de l’Ukraine s’opère au prix d’un conflit gelé dans l’est du pays dont ils sont désormais, autant que le peuple ukrainien, les otages. »

« Dans les semaines ou mois à venir, Kiev demandera probablement 15 à 17 milliards de dollars supplémentaires pour faire face à ses engagements. À Washington comme à Bruxelles, on sait déjà qu’il faudra payer… quoi qu’il arrive.
La crise ukrainienne pourrait se résumer de la façon suivante : les contribuables européens (et le FMI), en aidant Kiev à rembourser ses dettes, alimentent les comptes d’oligarques… placés dans les banques chypriotes et autrichiennes. Et plus la menace perçue sur la sécurité du continent augmente, plus la capacité de Kiev et Moscou à faire monter les enchères s’accroît. C’est ce qui s’appelle être pris au piège. »

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