Intense mouvement social

Les Grecs mobilisés contre l’austérité

19 octobre 2011, par Céline Tabou

Paralysie. Les bateaux sont bloqués à quai au port du Pirée, transports en commun perturbés, hôpitaux et tribunaux tournent au ralenti, les ministères sont occupés par leurs salariés.

Cette situation résulte des manifestations contre le durcissement de l’austérité qui devrait affecter tous les services publics, les banques et le secteur privé, mercredi et jeudi, jours de la grève nationale. Les Grecs manifestent contre le nouveau plan de rigueur du Premier ministre socialiste George Papandréou, qui devrait permettre au pays d’obtenir une nouvelle tranche d’aide de 8 milliards d’euros afin de continuer à honorer ses dettes au-delà de la mi-novembre.

Grève générale

Les Grecs protestent contre les nouvelles mesures que veut faire passer le gouvernement au Parlement jeudi 20 octobre. Les syndicats du secteur public et privé, représentant la moitié des 4 millions d’actifs grecs, ont appelé à une grève générale de 48 heures aujourd’hui et demain pour protester contre le projet de loi qui augmente la pression fiscale, touche aux accords salariaux et réduit le montant des retraites.

Baptisé « La mère de toutes les grèves » par le quotidien “Ta Nea”, le mouvement devrait être le plus suivi depuis le début de la crise en Grèce fin 2009 et devrait aboutir devant le Parlement. Il mettra à l’arrêt les administrations publiques et une grande partie du secteur privé ainsi que des petits commerces comme les boulangeries, cafés... Eboueurs, employés des impôts, journalistes et marins ont déjà commencé à ralentir l’activité économique du pays.
« Pour la première fois, les fonctionnaires, les avocats, les douaniers font des grèves illimitées. Même l’armée ralentit son activité. Tous protestent contre l’austérité et contre le gouvernement, qui s’attaque aux acquis sociaux », a expliqué Takis Bratsos, analyste économique au “Figaro”. « Le Premier ministre s’acharne à convaincre l’opposition pour trouver une paix sociale, mais les Grecs, comme les Européens, ne se calmeront que s’ils voient des résultats sur les réformes structurelles », a-t-il ajouté.

Soumis par les institutions financières

L’aide de la troïka (Banque centrale européenne, Fonds monétaire international et Union européenne) dépend des mesures d’austérité que doit prendre le gouvernement grec, auquel cas, les institutions ne verseront pas les aides financières promises pour éviter le défaut de paiement et, de fait, la faillite du pays. Le Premier ministre socialiste Georges Papandréou a estimé lundi 17 octobre que s’ouvrait « la semaine la plus cruciale pour la Grèce et la zone euro », avant le Sommet européen du 23 octobre.

Face aux demandes de rigueur des bailleurs internationaux, les syndicats mettent en garde contre une nouvelle vague de rigueurs qui toucherait plus durement les classes moyennes et populaires et risquerait de faire plonger encore davantage l’économie grecque dans la récession.

La dette publique devrait atteindre 162% du PIB cette année. Conduisant les pays de la zone euro à envisager de demander aux banques d’accepter de perdre jusqu’à 50% sur leurs avoirs en dette grecque, pour éviter un défaut dans le désordre et mettre fin à la crise qui menace la santé économique de la planète, a indiqué “Reuters”.

Céline Tabou

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