Selon la FAO

Les inégalités liées au genre dans l’agriculture entravent les progrès en Afrique

29 septembre 2018

« Les inégalités liées au genre en Afrique entravent les progrès nécessaires pour éradiquer la faim et il est urgent d’y remédier », a déclaré ce jeudi, le Directeur général de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture, José Graziano da Silva, lors d’un événement organisé en marge de l’Assemblée générale de l’ONU et conjointement avec l’Union africaine.

Il est essentiel de reconnaître le rôle décisif des femmes dans l’agriculture.

« Nous devons mieux reconnaître et exploiter la contribution des femmes à la sécurité alimentaire et à la nutrition. Pour cela, nous devons combler le fossé entre les sexes dans le secteur agricole en Afrique », a déclaré José Graziano da Silva, directeur général de la FAO. Il a appelé à améliorer la représentation des femmes au sein des mécanismes de gouvernance et des processus de prise de décision, à améliorer leur accès à la terre, aux ressources financières, aux programmes de protection sociale, aux services et à créer des opportunités pour les femmes vivant en milieu rural.

Les conclusions et recommandations de l’étude de l’UA et de la FAO « Perspectives régionales sur le genre et les systèmes agro-alimentaires » ont été présentées lors de l’événement. Ces Perspectives se basent sur un passage en revue des statistiques actuelles, d’audits sur le genre, de 38 plans nationaux d’investissements agricoles et d’évaluations approfondies sur le genre menés dans 40 pays. Les recommandations de l’étude appellent à une « révolution des données sur le genre » dans le secteur agro-alimentaire pour élaborer de meilleures politiques et programmes et faire progresser les indicateurs en matière d’égalité, en planifiant, en surveillant et en responsabilisant les principaux acteurs du domaine.

« Nous devons mettre en place des programmes ciblés qui lutteront contre les écarts entre les sexes et prendront en compte les vulnérabilités spécifiques aux femmes, ainsi que leur rôle clé au sein de leur foyer, notamment au niveau de la nutrition et de la résilience », a souligné M. José Graziano da Silva. « Les faits prouvent que lorsque les femmes peuvent agir de manière autonome, les exploitations sont plus productives, les ressources naturelles sont mieux gérées, la nutrition est améliorée et les moyens d’existence sont plus sûrs », a-t-il ajouté.

Dans certains pays africains, les femmes représentent 60 % de la force de travail dans les exploitations familiales. Elles sont principalement responsables des activités agricoles telles que la culture des légumes, la préservation des récoltes et l’élevage des petits ruminants comme les moutons et les chèvres. Les femmes sont également responsables de l’alimentation de la famille et préparent les repas.

Combler les écarts entre les sexes permettrait d’augmenter la production et la consommation alimentaires de près de 10 % et de réduire la pauvreté d’environ 13 %.

Si les femmes jouissent du même accès que les hommes aux techniques, aux ressources et aux opportunités, elles peuvent fortement contribuer à lutter contre la faim, la malnutrition et la pauvreté. Autonomiser les femmes dans le secteur agricole, au sein des chaînes de valeurs et du commerce contribuera également à la réalisation de la Déclaration de Malabo et aux Objectifs de développement durable.

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