Référendum pour le Pacte européen d’austérité

Les Irlandais rentrent dans le rang

2 juin 2012, par Céline Tabou

Contesté par une bonne partie de la Gauche radicale de l’Union européenne, les Irlandais viennent de voter à près de 60% en faveur de la ratification du Pacte européen d’austérité budgétaire lors du référendum ce jeudi 31 mai 2012.

D’après les premiers résultats officiels, cités par l’“Agence France Presse”, les principaux responsables politiques opposés au Pacte ont reconnu leur défaite avant le dépouillement final. En effet, dans plus de la moitié des 43 circonscriptions, le "oui" l’a emporté, ce qui représente une victoire pour le gouvernement du Premier ministre Enda Kenny.
Après les années du « tigre celtique », le pays a connu l’explosion de sa bulle immobilière en 2008 et la faillite du secteur bancaire conduisant l’Irlande au bord du gouffre. La situation a contraint le gouvernement à accepter en 2010 un plan de sauvetage européen de 85 milliards d’euros, assujetti à des coupes budgétaires drastiques.
L’Irlande est le seul pays à avoir soumit la ratification de ce texte au référendum, alors que celui-ci avait été adopté le 30 janvier par 25 des 27 Etats membres de l’Union européenne, hormis le Royaume-Uni et la République tchèque. « Ce pacte n’est pas bon pour l’Irlande, pas bon pour l’Europe, il ne comporte aucune stimulation pour relancer l’emploi, aucun volet social », affirme Gerry Adams, le président de Sinn Féin. Le traité sur la stabilité doit normalement renforcer la confiance dans la zone euro en créant de nouveaux plafonds en matière de déficits pour chaque pays le ratifiant. Des restrictions budgétaires sont automatiquement imposées aux pays, ayant dépassé ces limites.
Le Premier ministre Enda Kenny (Fine Gael – centre-doir) avait mis en garde contre un “non”, qui aurait conduit selon lui à des mesures d’austérité encore plus sévères, parce que Dublin ne pourrait plus emprunter à l’Union européenne. La peur de devenir comme la Grèce l’a emporté, en effet le professeur Michael Gallagher, du Trinity College, cité par “Libération”, a expliqué que « La Grèce a été très présente dans la campagne, avec l’idée, du côté du non, qu’il fallait s’associer à ce rejet de l’austérité. Du côté du oui, au contraire, c’était l’argument que l’Irlande ne doit surtout pas être assimilée à la Grèce ».
De son côté, Joe Higgins, chef du parti socialiste irlandais, avait fait campagne contre le Pacte, face aux résultats, ce dernier se demande « d’où viendront les emplois et la stabilité qu’ils ont promis, avec en toile de fond une crise du capitalisme continue et profonde au sein de l’Europe ? Leurs politiques ne feront qu’aggraver la situation ».

Céline Tabou


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