Chine

Les marchands ambulants

Les métiers qui disparaissent silencieusement dans la société chinoise -3-

24 octobre 2003

Dans l’Histoire, le colportage n’existait généralement que dans les régions marquées par une économie fermée et des communications arriérées. En Chine, à l’heure actuelle, il n’y a plus guère que sur les sentiers sinueux dans des régions montagneuses que l’on peut entendre par hasard les tintements de cloche qui annoncent la présence des marchands ambulants.
Comme les cris des escortes armées dans le passé, ces tintements de cloche peuvent porter très loin, franchissant les collines pour retentir dans les campagnes désertes. En les entendant, les jeunes paysans laissent de côté leur travail pour chercher de l’argent chez eux, avant de se poster à l’entrée du village pour attendre l’arrivée du colporteur.
Dès son apparition, ce dernier se montre tout en joie comme un comédien, attitude qu’il adopte généralement pour rassurer sa clientèle qui attend de lui les marchandises tant espérées. En fait, ce qu’il amène avec lui n’est composée de rien d’autre que d’aiguilles, de fil, de serviettes de toilette, de savons, de crayons, d’enveloppes et de crème de jour contenue dans des coques de moule. Bref, les paniers qu’il porte à la palanche sont une sorte d’épicerie ambulante. À l’arrivée d’un colporteur, les personnes les plus excitées sont celles qui ont commandé des articles lors du dernier passage de celui-ci. C’est qu’après une longue attente impatiente, l’objet dont elles ont rêvé jour et nuit va enfin être à la portée de leur main.


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