Appeler d’une seule voix à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza

Les ministres des Affaires étrangères du G7 à Tokyo dans un contexte mondial tendu

9 novembre 2023

Les chefs de la diplomatie des pays du G7 ont convenu les 7 et 8 novembre à Tokyo de trouver une ligne commune sur le conflit Israël-Hamas, tout en réaffirmant leur soutien à l’Ukraine et en évoquant d’autres enjeux, du Caucase à l’Asie-Pacifique.

Le groupe des Sept a tenu à appeler d’une seule voix à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza, alors que le Conseil de sécurité des Nations unies n’y parvient toujours pas pour le moment. Israël y est opposé tant que les otages du mouvement islamiste Hamas enlevés lors de son attaque le 7 octobre n’auront pas été libérés.

Les Etats-Unis ont discuté avec Israël de la possibilité de "pauses tactiques" pour permettre aux civils palestiniens d’évacuer en sécurité les zones de combat, mais la durée de ces trêves reste encore à débattre.

Le secrétaire d’État américain Antony Blinken a appelé dans la soirée du 7 novembre ses pairs du G7 à "parler d’une seule voix claire" sur le conflit entre Israël et le Hamas. "C’est un moment très important où le G7 doit se rassembler face à cette crise et parler d’une seule voix claire".

"Un appel à une trêve humanitaire ou à une déclaration de principe est possible entre les membres du G7 qui partagent les mêmes valeurs. Mais certainement sans discours contraignant et dans des termes généraux", a indiqué Valérie Niquet, chercheuse à la Fondation pour la recherche stratégique interrogée par l’AFP.

"Nous allons discuter de la manière dont nous pourrions obtenir ensemble des pauses humanitaires, afin d’alléger la souffrance de la population à Gaza" a déclaré la ministre allemande des Affaires étrangères Annalena Baerbock, dans un communiqué le 6 novembre.

Le ministère français des Affaires étrangères a aussi rappelé la nécessité de "déployer tous les efforts possibles pour empêcher un embrasement régional" et "l’importance de dessiner un horizon politique fondé sur la perspective de deux Etats".

"L’Ukraine est et restera au sommet de l’agenda du G7", a assuré Annalena Baerbock, alors que Kiev s’inquiète de plus en plus d’une certaine lassitude de ses soutiens occidentaux face à l’invasion russe et au risque grandissant d’une guerre d’usure et de positions.

"Si notre soutien à l’Ukraine s’essoufflait aujourd’hui (la Russie, NDLR) l’exploiterait sans pitié, avec des conséquences terribles pour les Ukrainiens et les Européens. D’autres acteurs dans différentes parties du monde en tireraient également de mauvaises conclusions", a souligné Annalena Baerbock.

"C’est pourquoi il est si important que le G7 poursuive son soutien à l’Ukraine de manière résolue et globale. Par exemple, nous continuerons à travailler ensemble sur un bouclier de défense aérienne pour l’Ukraine", a ajouté cette dernière.

La réunion à Tokyo doit aussi évoquer la situation dans le Caucase, sur fond des grandes tensions persistantes entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan.

Une visioconférence a été organisée avec les ministres des Affaires étrangères de cinq pays d’Asie centrale, une initiative visiblement destinée à contrer l’influence de la Russie et de la Chine dans cette région.

Selon des analystes géopolitiques interrogés par l’Agence France Presse, le G7 pourrait cependant adopter un ton plus modéré face à la Chine, avant notamment la rencontre prévue à San Francisco entre les présidents américain Joe Biden et chinois Xi Jinping et à l’approche de la COP28 sur le climat.

Les membres du G7 à Tokyo "tenteront probablement de maintenir un équilibre entre rester ouvert à la Chine, tout en étant vigilant à la menace" qu’elle représente selon eux pour la stabilité de l’Asie-Pacifique, a estimé Robert Ward de l’Institut international d’études stratégiques (IISS), un think tank britannique.

"Il y a plein de raisons d’essayer de promouvoir le dialogue avec la Chine à l’heure actuelle, qu’il s’agisse des préoccupations concernant ses intentions à l’égard de Taïwan, de la poursuite du développement d’armes de destruction massives par la Corée du Nord ou de la modernisation militaire rapide de la Chine elle-même", a ajouté ce dernier.

"Le climat a toujours servi de +prétexte+ pour renouer ou mettre en avant des éléments positifs de dialogue avec la Chine", a aussi rappelé Valérie Niquet.


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