Programme de développement de l’après-2015

Les Nations unies veulent de nouveau « transformer le monde »

5 août 2015, par @celinetabou

En marge de la prochaine conférence internationale en vue de l’adoption du Programme de développement pour l’après-2015, les 193 pays de l’ONU ont adopté à New York, le 2 août, un plan d’action mondiale visant à « transformer le monde d’ici 2030. »

Les travaux se sont déroulés au siège des Nations-Unies à New York.

Ce nouveau plan de 17 objectifs de développement durable remplacent ou consolident les Objectifs du millénaire pour le développement de 2000-2015, qui malgré quelques avancées, ont un bilan mitigé. Ces objectifs seront adoptés en septembre 2015, lors de la session annuelle de l’Assemblée générale de l’ONU.

Bilan contrasté des OMD 2000-2015

En effet, le précédent programme a permis la réduction de moitié par rapport à 1990 du nombre de personnes vivant avec moins de 1,25 dollars par jour ; de lutter contre le paludisme qui a évité plus de 3 millions de décès entre 2000 et 2012. Des efforts ont été apportés contre la tuberculose, qui ont permis de sauver 22 millions de vies depuis 1995. Près de 89 % de la population mondiale a désormais accès à une source d’eau potable améliorée, contre 76 % en 1990.
A contrario, les menaces contre l’environnement sont présentes et s’aggravent, la proportion des personnes sous-alimentées a diminué dans le monde, mais plus d’efforts sont demandés. Ensuite, le taux de mortalité infantile a baissé de 50 %, mais les décès restent élevés à cause de maladies évitables. Près de 2 milliards de personnes ont accédé à des services d’assainissement entre 1990 et 2012, mais 2,5 milliards n’en bénéficient toujours pas, et parmi eux 1 milliard défèquent toujours à l’air libre.
Dans cette nouvelle version, le plan de l’ONU est destiné aux populations, à la planète et à « la prospérité, qui cherche également à consolider la paix universelle dans une plus grande liberté. »
Ainsi, les Nations unies proposent – dans les grandes lignes de l’avant-projet – d’éradiquer la pauvreté et la faim ; d’assurer l’éducation, la santé et des services élémentaires pour tous ; d’atteindre l’égalité des sexes et autonomiser toutes les femmes et les filles ; de combattre les inégalités dans les pays et entre les pays.
Il s’agira également pour les pays signataires d’encourager une croissance économique inclusive, une prospérité partagée et des modes de vie durables pour tous ; de promouvoir des villes et des établissements humains sûrs et inclusifs ; de protéger la planète, combattre les changements climatiques, utiliser les ressources naturelles de manière durable et sauvegarder les océans ; et de revitaliser le partenariat mondial pour un développement durable.

Une avancée pour les pays signataires

« La réalisation transformerait pour le meilleur le monde dans lequel nous vivons tous », estiment les chefs d’Etat et d’organisation du monde. Ces derniers ne tarissent pas d’éloge ce nouveau programme qui « a une portée et une importance sans précédent. »
Accepté par tous les pays et « applicable à tous, il a été approuvé après deux années intensives de consultations publiques et d’engagement à travers le monde. Il s’agit du tout premier pacte mondial pour le développement humain et la préservation de la planète," assurent-ils.
Toutefois, le coût de ce plan s’élève à 3 500 milliards de dollars (3 045 milliards d’euros) par an sur 15 ans pour « éradiquer l’extrême pauvreté tout en maîtrisant le réchauffement climatique. »
Selon Macharia Kamau, ambassadeur kenyan à l’ONU, « les chiffres généralement évoqués vont de 3.500 à 5.000 milliards de dollars par an, année après année. » Une somme mirobolante, reconnue par ce dernier, qui a indiqué que ce programme est « certes ambitieux mais pas impossible à réaliser ». En effet, l’ambassadeur irlandais, David Donoghue compte sur « le sens de la responsabilité collective » de chaque pays, bien que ce plan ne soit pas contraignant juridiquement.
Mais pour le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon, ces objectifs « représentent une ’liste des choses à faire’ pour la planète et ses habitants ». Il s’agit d’un plan « audacieux, ambitieux et réformateur ». Confiant, ce dernier estime que « la mise en œuvre et le suivi seront essentiels » pour s’assurer du succès de ce programme.

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