Lutte contre le changement climatique

Les Nigériens invités à planter des arbres pour sauvegarder l’environnement

4 août 2016

Le ministre nigérien de l’Environnement, Wassalké Boukari, a lancé mercredi un appel à la mobilisation à ses compatriotes pour mener des actions d’envergure face aux défis et enjeux environnementaux auxquels le Niger est confronté.

Selon lui, »le Niger se trouve aujourd’hui dans une situation d’urgence écologique (……) aggravée par les effets du changement climatique mais aussi, par des comportements inappropriés qui ne sont plus en adéquation avec le potentiel disponible de ses ressources naturelles ».

La commémoration de la fête de l’indépendance, le 3 aout de chaque année, est également consacrée à la plantation d’arbres dans l’ensemble du Niger, un pays dont une grande partie est menacée par le phénomène de la désertification.

Selon le ministre de l’Environnement, au Niger, les terres agricoles exploitables représentent 13 pour cent, soit 164 710 km² du total de la superficie du territoire national qui est de 1.267 000 km², alors que la population est estimée à 20 millions d’habitants en 2016, avec un taux de croissance démographique de 3,9 pour cent par an.

Par ailleurs, des études menées dans le cadre de l’élaboration du Programme national des énergies domestiques indiquent qu’en 2013, l’offre durable en bois des formations forestières du Niger était de deux millions de tonnes par an, alors que les besoins annuels étaient estimés à 4,9 millions de tonnes, induisant ainsi un gap de 2,9 millions de tonnes.

En outre, une étude réalisée par le Comité Inter-Etats de lutte contre la sécheresse au Sahel (CILSS) sur la période 1975-2013 révèle que les pertes de superficies forestières sont de l’ordre de 100 000 ha par an.

Au plan de la biodiversité, et concernant plus spécifiquement le patrimoine faunique, un inventaire réalisé dans la zone de Termit Tin Touma (nord) en 2016 par les services techniques du ministère de l’Environnement révèle que l’effectif de la population d’addax est en très forte régression, tandis que certaines espèces, comme l’Oryx et l’Autruche, ne se rencontrent plus à l’état naturel.

Le ministre de l’Environnement a averti que le Niger se trouvait aujourd’hui « dans une situation d’urgence écologique », et que la destruction de la biomasse résultait en grande partie des défrichements inappropriés pour les champs de culture et de la prédominance du bois comme source d’énergie culinaire.

« Comment comprendre, dans le contexte évoqué tantôt, que notre pays producteur de gaz naturel, de charbon minéral et ensoleillé 12 mois sur 12, puisse continuer à dépendre à 80 pour cent de la biomasse pour satisfaire ses besoins énergétiques ?’, s’est-il interrogé.

Selon lui, le Niger doit nécessairement se tourner vers des solutions plus durables de gestion irréversibles de ses ressources naturelles et moyennant une plus grande capacité de résilience et donc d’un changement de comportement.

Le Niger, rappelle-t-on, est reconnu aux plans régional et international comme le laboratoire d’expérimentation de la plupart des bonnes pratiques, notamment, en matière de lutte contre la désertification et de récupération des terres dégradées.

« Il ne nous reste plus qu’à capitaliser les bonnes pratiques et les mettre en échelle », a estimé le ministre de l’Environnement.

Il a à cet effet recommandé de généraliser la culture de « l’acacia albida », communément appelé Gao, et d’autres espèces dont les vertus fertilisantes pour les sols sont prouvées, dans les champs de céréales, car le défrichement des terres de cultures constitue l’une des premières causes de la déforestation.

Il s’agira aussi de vulgariser les cuisinières à gaz dans tous les centres urbains, les restaurants universitaires, les casernes militaires, les prisons, les écoles, etc. ; vulgariser les fours à gaz pour les bouchers et pour la cuisson du mouton de Tabaski qui occasionne chaque année la consommation des centaines de biomasse en une seule journée et intensifier la création des bois de villages (un village un bois) auto-gérés par les communautés.

Pour inverser les tendances environnementales, le Niger doit mettre en échelle les bonnes pratiques de récupération des terres, de fixation des dunes, de régénération naturelle assistée, rendre plus effectif le programme de réalisation de la Grande Muraille Verte (GMV) par la création dans chaque région des camps des jeunes pour la préservation et la restauration de l’environnement.

« Nous devons aussi réintroduire les espèces fauniques disparues et intensifier les méthodes de sauvegarde des espèces menacées de disparition, à l’image de celles qui ont permis de faire passer le nombre de girafes de 56 en 1996 à 500 en 2015, ou les hippopotames de 150 en 2006 à 329 en 2013 ; mettre fin à l’utilisation des sachets plastiques non biodégradables », a indiqué le ministre de l’Environnement.


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