Quand le profit passe avant tout autre principe

Les Paradise Papers rappellent à qui profite le système

7 novembre 2017, par Manuel Marchal

Le Consortium international des journalistes d’investigation (ICIJ) a publié de nouvelles informations sur l’évasion fiscale. 13,4 millions de documents épinglent plus de 100.000 personnes fortunées qui cherchent à échapper aux impôts en cachant une partie de leur argent. La fraude fiscale des très riches fait perdre chaque année 350 milliards d’euros aux États, selon une estimation du Monde et de l’ICIJ.

Nouvelle fuite au sujet du paradis fiscaux, les « Paradise Papers » dévoilent une nouvelle face du système qui domine la planète. Non content d’exploiter les ressources humaines et naturelles, ce système permet aux plus riches de soustraire à l’impôt une partie de leur fortune. Les sommes sont considérables. Le Monde et le Consortium international de journalistes d’investigation (ICIJ) estiment que le manque à gagner pour les États est d’environ 350 milliards d’euros pour les États, dont 120 milliards rien que pour ceux de l’Union européenne.

C’est sans doute le plus grand vol qui existe. En effet, ces sommes soustraites aux États manquent pour financer des biens et services pour la population. Mais depuis quelques années, ces données arrivent sur la place publique grâce à la ténacité d’une organisation internationale de journalistes d’investigation, ainsi qu’avec la prise de risque de lanceurs d’alerte. Il y eut les Offshore leaks en 2013, les LuxLeaks en 2014, les SwissLeaks en 2015, les Panama Papers en 2016 et maintenant les Paradise Papers.

La découverte est plus impressionnante que les précédentes. Ce sont 13,4 millions de documents qui ont été soutirés à un cabinet d’avocats des Bahamas, Appleby.

Les « Paradise Papers » vont donc livrer au public une nouvelle série d’adeptes de la dissimulation d’une partie de leur fortune. Il s’agit notamment rien moins que du secrétaire d’Etat américain au Commerce Wilbur Ross, actionnaire d’une société de transport qui a réalisé des dizaines de millions de dollars de revenus avec une société dont les propriétaires sont le beau-fils du président russe, Vladimir Poutine, et un homme d’affaires russe sanctionné par les Etats-Unis. La reine d’Angleterre est également citée. Parmi les entreprises, Twitter, Apple et Nike sont également prises en flagrant délit de ce qui est pudiquement appelé de l’optimisation fiscale. Ce n’est que le début, car plus de 100.000 personnes et sociétés sont concernées. Les révélations vont donc continuer.

M.M.

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