L’ONG SERAP en appelle à la Cour pénale internationale

Les présumés commanditaires de Boko Haram poursuivis ?

1er septembre 2014

L’organisation non gouvernementale nigériane, Socio-Economic Rights and Accountability Project (SERAP) a demandé, au procureur de la Cour pénale internationale (CPI), Fatou Bensouda, d’enquêter d’urgence sur les allégations selon lesquelles certains officiels de haut rang et des politiciens sont parmi les commanditaires de la secte Boko Haram, qui a continué à se livrer à des meurtres et à la destruction de biens civils.

Dans un communiqué publié, lundi, et transmis à la PANA, l’organisation a également demandé au tribunal de « traduire en justice toute personne complice de ces crimes internationaux en vertu du statut de Rome de la Cour pénale internationale, dont le Nigeria est signataire".

"Conformément à l’article 17 du statut de Rome, le tribunal est une juridiction de dernier ressort, dont il est attendu qu’il exerce sa compétence seulement si les Etats eux-mêmes ne veulent pas ou ne peuvent réellement pas enquêter et poursuivre les crimes internationaux. En outre, conformément au statut de Rome, le Procureur a le pouvoir d’intervenir dans une situation relevant de la compétence de la Cour si le Conseil de sécurité ou des États signataires se réfèrent à une situation ou si les informations sont fournies à partir d’autres sources telles que les informations que SERAP fournit dans ce cas", a-t-il déclaré.

L’appel de SERAP était contenu dans une pétition en date du 1er septembre 2014, à la suite des révélations faites par l’Australien, Stephen Davis, le négociateur qui a été engagé par le gouvernement nigérian pour aider à la libération des plus de 200 collégiennes qui ont été enlevées par la secte Boko Haram en avril dernier.

M. Davis, qui a passé les quatre derniers mois au Nigeria, a déclaré à Arise News basée à Londres, une station de télévision internationale, que l’ancien gouverneur du Nord de l’Etat de Borno, Ali Modu Sheriff, un ancien chef des personnels de l’armée qui a été limogé en janvier, le général Azubuike Ihejirika et un responsable anonyme de la Banque centrale du Nigeria (CBN) sont les sponsors de la secte Boko Haram.

Les allégations ont suscité la controverse dans le pays, au milieu des dénégations des sponsors présumés, d’autant plus que les officiels qui ont été nommés étaient soit des membres du parti au pouvoir ou des proches du président Goodluck Jonathan.

"Nous sommes sérieusement préoccupés que, jusqu’ici, ceux qui sont responsables des graves violations du droit international n’ont pas été identifiés et encore moins poursuivis. Fait inquiétant, le gouvernement a initié des enquêtes avec des recommandations sur ceux qui pourraient être derrière les attaques de Boko Haram qui n’ont pas encore été mises en œuvre.

"Un comité du gouvernement en 2011 avait recommandé la poursuite de certains hommes politiques pour financement et soutien général à Boko Haram. Cette recommandation reste lettre morte du fait que le Livre blanc du gouvernement sur ce sujet, publié en 2012 a été ignoré", a déclaré SERAP.

Depuis le lancement de sa campagne violente en 2009, Boko Haram a tué plus de 8.000personnes et blessé plus de 12.000, selon le président Jonathan du Nigeria.

Malgré la déclaration de l’état d’urgence dans les Etats les plus touchés d’Adamawa, Borno et Yobe en 2013, les attaques de Boko Haram ont augmenté de manière spectaculaire et les insurgés ont récemment commencé à s’emparer de territoires dans le Nord-Est et faisant flotter leurs drapeaux dans les zones conquises.

#BringBackOurGirls

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