Les prix alimentaires vont rester élevés dans les 10 ans à venir

2 juin 2008

Selon les ’Perspectives agricoles’ livrées jeudi par l’OCDE et la FAO, de nouvelles émeutes de la faim sont à craindre à l’avenir.

Les émeutes de la fin qui ont affecté l’Afrique, l’Asie ou les Caraïbes risquent fort de se reproduire. Car les prix agricoles vont demeurer à des niveaux élevés au cours de la prochaine décennie, même s’ils devraient redescendre progressivement des sommets atteints ces derniers mois. C’est en tout cas ce qu’indiquent les "Perspectives agricoles" pour la période 2008-2017, livrées jeudi par l’OCDE et la FAO.
Qu’il s’agisse du riz, du blé, du maïs, du sucre, du beurre, le prix de toutes ces denrées sera beaucoup plus élevé lors de la décennie à venir que lors de celle qui vient de s’écouler.
Les projections de prix faites par l’OCDE et la FAO pronostiquent une augmentation d’environ 20% pour la viande bovine et porcine, de quelque 30% pour le sucre brut et le sucre blanc, de 40 à 60% pour le blé, le maïs et le lait écrémé en poudre, de plus de 60% pour le beurre et les graines oléagineuses et de plus de 80% pour les huiles végétales.
Toutefois, les prix des denrées agricoles devraient tout de même redescendre des sommets atteints depuis deux ans, observent l’OCDE et la FAO. Parce que cette inflation record a été causée en partie par des "facteurs ponctuels", notamment de mauvaises conditions météorologiques dans les grandes régions céréalières.
D’autre part, pour cause de gains de productivité et de croissance des rendements, la progression de l’offre devrait dépasser celle de la demande, estiment l’OCDE et la FAO.
Il n’empêche, d’autres poussées de fièvre sont à redouter à l’avenir. « Les prix agricoles pourraient être plus instables que dans le passé », préviennent l’OCDE et la FAO. Car les niveaux de stocks ne devraient pas sensiblement remonter durant la période visée. Et qu’en raison du changement climatique, de nouveaux caprices de la météo sont à prévoir.
Ces prix élevés se traduiront par des gagnants et des perdants.
Ils s’avèreront bénéfiques pour beaucoup de producteurs agricoles, dans les pays développés comme dans les pays en développement.
Cependant, bon nombre d’agriculteurs, non reliés au marché, n’en tireront aucun avantage. Surtout, pour les plus pauvres des zones urbaines des pays en développement importateur net de produits alimentaires, précisément là où ont éclaté les émeutes de la fin, la situation va s’aggraver, avertissent l’OCDE et la FAO. Et pour les pays les moins avancés, en particulier les pays à déficit alimentaire, les projections indiquent une vulnérabilité accrue et des approvisionnements alimentaires aléatoires.

Sources : OCDE/FAO
Emeutes de la faim

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