Crise économique

Les puissances mondiales se réunissent à Davos

29 janvier 2011, par Céline Tabou

Alors que le système capitaliste international a atteint ses limites, les gouvernements de 300 pays ont décidé de se réunir à Davos pour le Forum économique international. Du 26 janvier au 1er février, les chefs d’États et ministres de l’Économie vont tenter de trouver une solution à la crise économique et financière qui touche le monde entier.

Le nouveau président du G20 et G8, Nicolas Sarkozy, a annoncé que ce nouveau Forum économique sera un levier de soutien à l’euro. En dépit des perspectives défaitistes des experts du Forum économique de Davos, les annonces du FMI les contredisent.
Après de nombreux plans de rigueur mis en place dans plus d’une dizaine de pays membres de l’UE, l’économie européenne reste « inquiétante » pour les économistes qui affirment que la croissance pourrait être menacée par l’inflation et la volatilité des prix des matières agricoles et des matières premières, dont l’énergie. La Réunion, de son côté, ne sera pas exempte de ces dangers, notamment avec les subventions européennes (APE) et le gel des dotations de l’État qui auront un impact néfaste sur l’économie réunionnaise.

La dette souveraine européenne et la crise de l’euro menacent

Malgré un discours ferme, Nicolas Sarkozy n’a pas convaincu. Rainer Brüderle, ministre de l’Economie allemand, a expliqué au quotidien “La Tribune de Genève” que « sans faire l’union politique, il faut rapprocher, par exemple, les âges de la retraite et les pratiques fiscales. Et toute aide doit être subordonnée à un plan d’action et à un calendrier strict ». Ce qui signifie qu’en dépit des mesures drastiques prises, les gouvernements vont devoir à nouveau serrer la ceinture à leurs concitoyens. Il faudra donc « dépasser l’idée de solidarité réciproque, et envisager de manière conjointe le règlement de la discipline fiscale, la recherche de croissance et la stabilité des institutions financières », a expliqué un ministre européen à “La Tribune de Genève”.

Pour le président de la Banque centrale européenne (BCE), Jean-Claude Trichet, l’euro n’est pas menacé, mais pour cela, il est nécessaire qu’une « bonne conduite de chacun » ainsi que « l’amélioration de la surveillance » soient établies dans chaque pays. Le président de la BCE a défendu la création de l’euro il y a douze ans, bien que la monnaie unique ait un lourd impact sur certaines économies, notamment en Suisse, où l’industrie d’exportation et le tourisme sont durement touchés par le franc fort.

BRIC+SA bouleversent le monde

Représentant plus de 10% du PIB mondial, et près de 40% d’ici 2025, les pays Brésil, Russie, Inde, Chine et l’Afrique du Sud reflètent « le changement des puissances réelles des économies du monde et le changement de leur influence », a déclaré William Verekery, responsable du département bancaire et d’investissement de la Société Nomura Holding, au “Quotidien du Peuple”.

Selon les chiffres du Fonds monétaire international (FMI), la croissance des nouvelles économies émergentes pourrait atteindre cette année 6,5%, tandis que celle des économies développées serait de 2,5%. A l’heure où les économistes occidentaux tentent la barre des 1,5% de croissance, les chiffres des économies émergentes comme l’Afrique du Sud et le Brésil poussent les Européens et les Américains à commercer avec eux. « Nous voyons un grand changement. Les nouveaux marchés émergents connaissent une sortie plus rapide de la récession. Et les marchés en Occident doivent en dépendre pour faire des bénéfices », a indiqué Jeff Joerres, PDG de la Société américaine Manpower.

 Céline Tabou  

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