Polynésie : élection d’O. Temaru à la tête de la Polynésie

Les réactions des principaux protagonistes

17 septembre 2007

Sans grande surprise, Oscar Temaru a été élu à la tête de la Polynésie française, jeudi à Papeete, sous les acclamations de ses sympathisants. Le nouveau chef de l’exécutif a indiqué qu’il entendait demander rapidement au président de la République, Nicolas Sarkozy, la dissolution de l’Assemblée de Polynésie. Le banc des « autonomistes » s’est quant à lui déchiré, chaque camp accusant l’autre d’avoir « trahi » ses idéaux.

Fraîchement élu, Oscar Temaru a expliqué que le « temps » pressait et qu’il allait « falloir faire vite » pour mener à bien les grands chantiers en cours et notamment l’adoption du prochain budget de la Polynésie française.
Le nouveau leader de la Polynésie a en outre indiqué qu’il entendait contacter le secrétaire d’État à l’Outre-mer, Christian Estrosi, « pour approfondir nos réflexions sur l’avenir de notre pays ». Oscar Temaru souhaite aussi « envoyer très rapidement » au Président de la République une demande « de dissolution de l’Assemblée » afin de « rendre la parole au peuple » tout en se disant « optimiste pour l’avenir".

G. Tong Sang : « Que ceux qui ont créé cette instabilité assument maintenant »

Le président sortant, Gaston Tong Sang, a pour sa part déploré que l’élection d’Oscar Temaru à la « majorité relative » ne soit pas un gage de « stabilité » pour la Polynésie, accusant le Tahoera’a de Gaston Flosse d’être responsable de cette situation. « Que ceux qui ont créé cette instabilité assument maintenant pleinement leurs responsabilités", a-t-il ajouté, avant de préciser qu’il attendait désormais la tenue de nouvelles élections à l’Assemblée de Polynésie, auxquelles il compte participer comme candidat. « Le vrai verdict c’est celui que fera le peuple au moment du scrutin (...) C’est le peuple qui me fera revenir », a-t-il déclaré. Même son de cloche pour le président du groupe “Polynésiens ensemble” et proche de Gaston Tong Sang, Jean-Christophe Bouissou, pour qui les représentants du Tahoera’a ont « trahi » leurs électeurs : « Merci monsieur Flosse. Vous avez fait un coup de maître aujourd’hui (...) L’autonomie et la République vous devront pour toujours la trahison que vous venez de commettre aujourd’hui sous les yeux de la population ».

E. Fritch : « Ils ont été élus sur nos listes et ils nous ont plaqués »

« On n’a rien trahi du tout », se défend de son côté Édouard Fritch, le Vice-président du Tahoera’a et candidat malheureux à la présidence : « Ils - ndlr : la plupart des membres de “Polynésiens ensemble” - ont été élus sur nos listes et ils nous ont plaqués. Je trouve que c’est culotté de leur part de nous traiter de traîtres (...) C’est à cause de leur absence au deuxième tour qu’Oscar Temaru est président. Je ne sais pas s’ils ont réellement pris en compte les conséquences de leur geste ».
Le sénateur de Polynésie, président du Tahoera’a, Gaston Flosse, s’en est également vigoureusement pris au président sortant. « Les critiques les plus acerbes, ce matin, contre le Tahoera’a viennent de Gaston Tong Sang. C’est vraiment une honte de sa part (...) Je serai lui, je démissionnerais tout de suite du Tahoera’a (...) J’attends sa démission. J’espère qu’elle va arriver d’une seconde à l’autre », a-t-il expliqué.
Interrogé, en outre, sur les déclarations à Paris du secrétaire général délégué de l’UMP, Patrick Devedjian, qui envisage la création d’une « représentation » du parti présidentiel en Polynésie, Gaston Flosse a indiqué n’avoir eu aucun contact récent avec la formation majoritaire en métropole avant de lancer : « Je n’ai pas de compte à rendre à monsieur Devedjian ».

(Sources Tahitipresse)


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