Élection présidentielle

Ma Ying-jeou reconduit à la présidence de Taiwan

17 janvier 2012, par Céline Tabou

Après une compétition serrée contre Tsai Ing-wen, du Parti démocrate progressiste (PDP), Ma Ying-jeou et l’actuel Premier ministre, Wu Den-yih, ont été réélus samedi 14 janvier, pour un mandat de quatre ans. Recueillant 51,6% des voix, le candidat réélu a battu Tsai Ing-wen et Su Jia-chyuan, qui réalisent un score de 45,6%.

Les candidats James Soong, président du Parti pour le peuple (PFP), et Lin Ruey-shiung ont obtenu 2,8% des suffrages. La victoire n’est pas glorieuse, car la participation lors de ce scrutin a été la plus faible depuis que l’élection du président de la République s’effectue au suffrage universel direct. Seuls 74,4% des 18 millions 086.455 d’électeurs inscrits ont voté.

Ma Ying-jeou, pro-Pékin réélu

Critiqué pour son bilan mitigé, Ma avait promis une croissance de 6%, un chômage de 3% et un PNB par habitant de 30.000 dollars. Aucune de ces trois promesses phares n’a été réalisée, toutefois, ces détracteurs admettent qu’il est le seul à avoir apaisé les relations avec Pékin. Juriste de 61 ans, formé aux États-Unis, Ma Ying-jeou est reconnu par sa prudence. Circonspect face à Pékin, il a assuré à de nombreuses reprises la nécessité de maintenir la souveraineté de Taïwan, tout en s’alliant à Pékin à travers des échanges économiques et commerciaux. Selon les médias officiels du continent, « les exportations de Taiwan vers le continent ont augmenté de 42%, passant ainsi de 105,4 milliards de dollars US en 2008 à 114,7 milliards de dollars US en 2010 ».

Pour sa réélection, le président a affirmé qu’au cours « des quatre prochaines années, les liens avec la Chine seront plus harmonieux, et il y aura plus de confiance mutuelle » entre les deux pays que si Tsai l’avait emporté, a-t-il assuré, selon l’“Agence France Presse”. Les nationalistes du Kuomintang, parti de Ma Ying-jeou, ont perdu aux élections législatives organisées au même moment, conservant une majorité de 64 sièges sur 113 à l’Assemblée, contre 81 dans la Chambre sortante, selon les résultats officiels.

Le président d’honneur du Kuomintang, Lien Chan, a affirmé qu’ils allaient « continuer à laisser l’économie prospérer, à préserver la paix et les relations amicales entre les deux rives du détroit afin d’obtenir davantage de résultats concrets en matière de coopération dans des domaines importants ».

Pékin et Washington ravis de cette réélection

La victoire de Ma Ying-jeou a été saluée par la Maison Blanche, à travers un communiqué de presse : « La paix, la stabilité et l’amélioration des relations entre les deux rives du détroit (de Formose), dans un environnement débarrassé de toute intimidation, revêtent une grande importance pour les États-Unis ».

Même son de cloche à Pékin, Chu Shulong, expert en relations internationales à l’Université Tsinghua de Pékin, a déclaré que « le résultat des élections est le meilleur scénario pour les relations entre les deux rives du détroit. La victoire de Ma va permettre que la stabilité et le développement des liens entre les deux parties se poursuivent, dans le sillage des quatre années passées ».

Au cours de ce second mandat, qui court de 2012 à 2016, Ma Ying-jeou devrait continuer « à jouer avec finesse pour faire avancer l’idée d’une réconciliation avec Pékin, sans pour autant faire le jeu de l’opposition du DPP dans la prochaine Présidentielle », a souligné “Le Point”. « Je ferai de mon mieux pour être un modèle pour notre pays et pour l’Histoire », a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse le soir des résultats.

Selon Caroline Puel, journaliste spécialiste de la Chine, le Président Hu Jintao, qui va quitter la présidence de la République en mars 2013, souhaiterait « laisser une trace dans l’histoire de la Chine communiste, si possible en obtenant la signature d’un traité de paix qui n’a jamais été signé après la pénible guerre civile ».

Céline Tabou


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