Crise en Europe

Manifestations contre l’austérité au Portugal et en Grèce

5 janvier 2013, par Céline Tabou

Plusieurs milliers de Portugais ont manifesté samedi 29 décembre 2012 à Lisbonne, à l’appel des syndicats. Les manifestants protestaient à nouveau contre la politique de rigueur menée par le gouvernement.

En Grèce, le métro d’Athènes a été paralysé en signe de protestation contre de nouvelles coupes salariales et la cure d’austérité entamée pour sa quatrième année consécutive. Les manifestants dénoncent l’alignement des salaires des employés du métro sur ceux de l’ensemble de la fonction publique.

Un Nouvel An de contestation

Au Portugal, le président, Anibal Cavaco Silva, a présenté le Budget 2013, considéré comme le plus drastique. «  L’exécution du budget se traduira par une réduction des revenus des citoyens, par le biais d’une forte hausse d’impôts et une baisse des prestations sociales. Tout le monde sera touché, mais certains plus que d’autres, ce qui soulève des doutes sur la justice dans la répartition des efforts  », a expliqué le chef de l’État.

Le défilé organisé par la CGTP, principale confédération syndicale du pays, s’est terminé en face du palais de la présidence de la République afin de demander au président conservateur, Anibal Cavaco Silva, de ne pas promulguer la loi de finances l’an prochain. L’objectif du gouvernement est de ramener le déficit public à 4,5% du PIB, et pour cela, la coalition gouvernementale de centre-droit a adopté une hausse généralisée des impôts.

«  Nous exigeons que le président entende le peuple et refuse ce budget  », a déclaré en tête de cortège le secrétaire général de la CGTP, Arménio Carlos, le 1er janvier. Ce dernier tenait une large banderole sur laquelle était inscrit « ce budget est un vol ». Sous la pression de la Troïka (Banque centrale européenne (BCE), Fonds monétaire international (FMI) et l’Union européenne (UE)) et afin d’obtenir l’aide financière de l’UE et du FMI, le gouvernement portugais s’est engagé à mettre en œuvre un vaste programme de rigueur et de réformes. Cependant, les économistes expliquent qu’en dépit de ce plan de rigueur, la récession s’accentue et le chômage atteint des niveaux record, touchant près de 16% de la population active et 39% des jeunes.

Le métro grec à l’arrêt

Le métro d’Athènes a été paralysé le premier jour de l’année 2013 pour protester contre de nouvelles coupes salariales et la cure d’austérité pour la quatrième année consécutive. Sans impact réel, cette grève vise à contester l’alignement des salaires des employés du métro sur ceux de l’ensemble de la fonction publique.

Selon l’“Agence France Presse”, le syndicat des employés du métro d’Athènes avait lancé de nombreuses grèves au cours des derniers mois contre cette mesure. Cette coupe salariale entre dans le cadre du plan de rigueur mis en œuvre fin 2012 et du redressement exigé par la troïka. Cette mesure a été appliquée afin d’obtenir de l’UE et du FMI la poursuite de leur soutien financier au pays.

Depuis 2010, les syndicats grecs ont mené des dizaines de grèves, sans obtenir de résultat notable sur la politique économique des chefs d’État successif, car en échange de prêts d’un montant total prévu de plus de 240 milliards d’euros, la Troïka a imposé des conditions visant à réduire le déficit public.

Céline Tabou


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