Pas de cessez-le-feu et une pause humanitaire incertaine

Médecins du monde : des enfants amputés à même le sol sans anesthésie » faute de médicaments

31 octobre 2023

Depuis le 9 octobre, le territoire de Gaza est soumis à un « siège complet » qui prive ses 2,4 millions d’habitants d’eau, de nourriture et d’électricité. « Il faut condamner le fait qu’aujourd’hui on assoiffe, on affame, on bombarde des gens sans perspective de sortie d’un territoire de 300 km2 », s’est indigné Jean-François Corty, vice-président de l’ONG Médecins du monde.

A Gaza, les médecins "opèrent à même le sol" et pratiquent des césariennes ou des "amputations de gamins sans anesthésie" en raison du manque de médicaments, a dénoncé le 30 octobre Médecins du monde (MDM). L’Organisation craint une surmortalité infantile "exponentielle" à très court terme.

Le ministère de la Santé du Hamas a annoncé un dernier bilan de 8 306 tués, dont 3 457 enfants, dans la bande de Gaza depuis le début de la guerre avec Israël. Gaza, territoire enclavé est "dans une perspective à terme qui est critique", s’est inquiété Jean-François Corty, le vice-président de cette ONG, au micro de RTL.

L’armée israélienne bombarde incessamment Gaza en représailles après l’attaque le 7 octobre sur son territoire des combattants du Hamas, qui ont tué plus de 1 400 personnes, en majorité des civils fauchés par balles, brûlés vifs ou morts de mutilations.

Depuis le 9 octobre, ce petit territoire surpeuplé est soumis à un "siège complet" : pas d’eau, de nourriture ni d’électricité. L’aide internationale y arrive au compte-goutte, après le contrôle systématique des camions par les forces israéliennes.

Si Médecins du monde, qui compte une vingtaine de salariés sur place, "condamne" les "atrocités (...) inqualifiables" du Hamas commises le 7 octobre, "il faut condamner aussi le fait qu’aujourd’hui on assoiffe, on affame, on bombarde des gens sans perspective de sortie d’un territoire de 300 km2", s’est indigné Jean-François Corty.

"On passe d’une prison à ciel ouvert à un charnier à ciel ouvert. Ce sont des milliers de morts civils, des centaines d’aidants qui n’ont rien à voir avec des terroristes qui sont en train de mourir sous les bombes", a-t-il affirmé.

Dans les hôpitaux, fautes de médicaments en raison du blocus, les médecins soignent "comme ils le peuvent, à même le sol, sans antalgiques, sans anesthésiants, ils font des césariennes sans anesthésie, des amputations de gamins sans anesthésie", a déclaré le vice-président de l’ONG.

Sans électricité, et avec des groupes électrogènes "quasiment plus opérants" faute de carburant, les opérations se font souvent "à la lampe torche, quand on peut encore recharger son téléphone", a-t-il ajouté.

Le manque d’eau potable pousse "les gens boivent de l’eau de mer, les gens de mon équipe ont des diarrhées, leurs gamins dans quelques jours seront déshydratés", a martelé Jean-François Corty, qui met en garde contre une "mortalité exponentielle" chez les enfants de Gaza "dans les jours qui viennent", du fait des bombardements, mais aussi de "toutes ces maladies de base qu’on ne pourra plus soigner".


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