Débat au Conseil de sécurité de l’ONU

Migrants en Méditerranée : l’ONU pour une solution par le dialogue

12 mai 2015

La crise des migrants en Méditerranée appelle à une action collective axée sur la nécessité immédiate de sauver des vies ou bien elle va représenter un échec moral de premier ordre qui sape les lois et la sécurité internationale, a prévenu lundi un haut responsable de la migration de l’ONU.

Les opérations de recherche et de secours menées par Mare Nostrum ont permis de retrouver plus de 750 migrants par jour au cours de l’été 2014. (Photo Alfredo D’Amato/UNHCR)

Prenant la parole lors de la session spéciale du Conseil de sécurité de l’ONU à New York, sur la coopération entre l’ONU et les organisations régionales, Peter Sutherland, le représentant spécial des Nations unies sur les migrations internationales a déclaré que dans les 150 premiers jours de la seule année 2015, quelque 1 800 personnes se sont noyées en essayant de regagner l’Europe à partir de leurs propres pays déchirés par les conflits.

Il a présenté les priorités de la réponse collective à la situation, y compris par le biais d’une mise au point urgente pour sauver des vies, renforcer l’application de la loi contre les passeurs, augmenter les routes sûres pour la réinstallation des réfugiés, une plus grande solidarité avec les pays les plus proches des conflits et intensifier les efforts visant à mettre fin aux conflits qui font fuir les populations.

Il a déclaré : « la situation dans la Méditerranée représente d’abord et avant tout une crise de sécurité pour les centaines de milliers de réfugiés et de migrants sur le chemin du supplice : ceux qui risquent leurs vies pour traverser les mers, ceux qui sont piégés et maltraités dans les pays de transit, ceux qui fuient les conflits, les catastrophes naturelles et d’autres menaces à leurs vies et à leurs moyens de subsistance ».

M. Sutherland a déclaré que 1 800 décès dans la Méditerranée dans le premier mois de l’année représentent une augmentation de 20 fois par rapport à la même période de l’année dernière, notant que, « à ce rythme, entre 10 000 et 20 000 migrants périront en automne ».

Le responsable de l’ONU a déclaré qu’environ un tiers de ceux qui traversent la Méditerranée sont desréfugiés syriens, tandis que des milliers d’autres sont de l’Erythrée, de la Somalie, de l’Afghanistan et d’autres pays, rappelant qu’en un seul week-end en avril, 900 personnes ont péri en tentant de traverser la Méditerranée.

« Il est de la responsabilité collective d’agir », a déclaré M. Sutherland qui, il y a un mois, a été nommé à un groupe informel chargé de la réponse à la crise migratoire.

Il a indiqué que l’Union européenne avait récemment promis de tripler ses ressources et doit s’engager dans la recherche et le secours comme sa première priorité et a appelé les gouvernements européens et africains à développer une stratégie commune pour faire face aux passeurs et aux trafiquants.

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