
Turbulence à la Mairie de Saint-André
5 juillet, parAprès les coupures d’eau mémorables sur fond de polémique, le conflit Mairie de Saint-André-Cirest qui perdure, les plaintes à répétition, les (…)
Négociation des accords de partenariat économique
29 mai 2007
Vendredi à Bruxelles, représentants des pays ACP et de l’Union européenne ont fait le point sur les négociations et accords de partenariats économiques (APE). Imposée par l’Organisation mondiale du commerce, la date butoir du 31 décembre prochain impose une conclusion rapide d’accords qui auront une influence considérable sur le développement de centaines de millions de personnes. De par sa position géographique et sa situation économique, La Réunion est concernée au plus haut point par ses discussions qui cherchent à donner un cadre aux contraintes dictées par l’Organisation mondiale du commerce.
L’évolution des règles de l’Organisation mondiale du commerce amène l’Union européenne à la refonte des accords de préférence commerciale la liant aux pays d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique. L’objectif étant d’aboutir à une libéralisation des échanges, un des principaux impacts en sera l’ouverture du marché européen, sans quota ni droit de douane, aux produits exportés par les ACP. Ce qui se traduit par une mise en concurrence des travailleurs des pays de la région avec les Réunionnais sur plusieurs productions. L’exemple le plus connu est la canne.
Vendredi, les négociateurs de l’UE et de ses anciennes colonies se sont retrouvés à Bruxelles pour faire le bilan des négociations. Les ACP estimant jusqu’à présent que les Européens veulent surtout obtenir l’ouverture de leurs marchés au détriment de leur développement économique.
L’ouverture des marchés constitue bien l’objectif des six Accords de partenariat économique (APE) régionaux qui doivent, à terme, remplacer l’actuelle Convention de Cotonou afin de parvenir au libre-échange entre les deux partenaires. Cela suscite de vifs débat et une large mobilisation chez les pays partenaires de l’Union européenne, notamment en Afrique (voir encadré).
Mais les Européens ont assuré leurs partenaires que les APE seraient au service du développement et de la lutte contre la pauvreté, que certains produits sensibles seront protégés de la concurrence européenne afin de maintenir l’agriculture vivrière et de subsistance ainsi que le tissu industriel naissant. L’ouverture des marchés se fera de manière « asymétrique », l’UE s’engageant à se montrer plus « ouverte » que les ACP, qui bénéficieront de longues périodes de transition.
« Conclure ces accords cette année »
Le temps est compté pour les négociateurs des deux camps. En effet, le 31 décembre est la date d’expiration de la dérogation accordée par l’Organisation mondiale du commerce (OMC) pour les accords commerciaux préférentiels entre l’UE et les ACP et de nombreux responsables estiment qu’il sera difficile d’obtenir des autres membres de l’OMC qu’ils consentent une prorogation.
Des négociations qui concernent directement La Réunion car ses produits entrent en concurrence directe avec ceux exportés par les pays voisins, et qui pourront avoir accès au marché européen, le plus solvable du monde, sans aucun droit de douane dans un peu plus de six mois (voir encadré).
Fait marquant : la semaine dernière, le Parlement européen a débattu de cette question. Dans un communiqué, il demande à Bruxelles de tenir compte des spécificités des régions ultrapériphériques - dont fait partie La Réunion - dans la discussion des APE. Cette prise de position du Parlement européen est le résultat de la mobilisation pour l’intérêt général de La Réunion. Elle est une avancée qui demande à être confirmée lorsqu’il sera question de donner un cadre et d’appliquer ces accords de partenariat économique.
Pour l’heure, selon les observateurs, les deux parties semblent avoir surmonté leur méfiance réciproque, à en croire les interventions après la réunion.
« Le but est de conclure ces accords cette année », a déclaré lors d’une conférence de presse commune la ministre fédérale allemande au Développement, Heidemarie Wieczorek-Zeul, dont le pays préside pour l’instant l’Union européenne.
A ses côtés, le ministre des Affaires étrangères du Lesotho, Mohlabi Tsekoa, a abondé dans le même sens. « Les deux parties ont exprimé leur engagement et leur souhait de conclure les négociations à la fin de 2007 », a-t-il dit.
« Nous sommes satisfaits, nos préoccupations ont été prises en compte », a-t-il ajouté, tout en soulignant que les négociations pour un accord final seraient ardues.
Des craintes partagées
En effet, certains représentants ACP soulignent que rien n’est encore définitif. Ils dénoncent la fin des arrangements préférentiels et la chute programmée de leurs exportations de sucre et de bananes vers l’Europe. « Nous en frissonnons de crainte », a déclaré Arvin Boolell, ministre de l’Agro-industrie de l’île Maurice.
Les critiques des ACP reçoivent un écho au sein même de l’Union, où les forces progressistes ont critiqué la vision "libérale" prônée par la Commission européenne qui négocie la conclusion des nouveaux accords au nom des Vingt-Sept. Au terme d’un débat mardi, le Parlement européen a demandé à la Commission de ne pas forcer la main aux partenaires d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique. Ce qui se traduit par la demande de « ne pas exercer de pressions excessives et de consentir des efforts au niveau de l’OMC afin de tenter d’éviter l’interruption des exportations existantes des pays ACP vers l’UE dans l’attente d’un règlement final ».
Par ailleurs, un rapport de l’Assemblée nationale rédigé par le député Jean-Claude Lefort (communiste et républicain) et adopté par la Délégation parlementaire pour l’UE avait fustigé les positions du commissaire européen au Commerce, Peter Mandelson. « Irréalisme, prépondérance du commerce et, donc, danger », avait-il dit lors d’une conférence de presse en juillet dernier.
Selon lui, « vouloir instaurer des zones de libre-échange entre l’UE et les pays ACP relève d’une vision qui évacue tout simplement le fait, pourtant majeur, qu’aucun de ces pays ne peut supporter pareil défi qui peut se résumer ainsi : faire monter sur le même ring un poids plume et un poids lourd ».
Le rapporteur précisait que les pays de l’UE disposent d’un PIB par habitant de 22.600 euros alors que le PIB par habitant pour les pays ACP n’est, en moyenne, que de 424 euros.
Synthèse Manuel Marchal
Forum social mondial : des Africains contre le contenu actuel des APE
Mobilisation pour des accords de partenariat plus justes
Dans un article de “African Agenda”, Kwesi W. Obeng revient sur le débat concernant les APE qui s’est tenu lors du dernier Forum social mondial organisé à Nairobi en janvier dernier.
Il explique que durant toute une semaine, nombreuses ont été les manifestations contre les APE. Ce large mouvement réunissait en particulier des agriculteurs, des syndicats autour de mots d’ordre tels que : « Retirez-vous, UE » et « les pays ACP n’ont pas besoin des APE ». Extraits.
L’ancien Président de la Zambie, Kenneth Kaunda, a déclenché les campagnes contre les APE, en déclarant au début du FSM que « Nous visons un monde où tous les peuples - noirs et blancs, riches et pauvres - sont égaux... une société où l’homme ne sera pas exploité par l’homme ».
A juger de leur formulation actuelle, les APE perpétueront le rôle subalterne des économies des pays africains et d’autres pays ACP vis-à-vis de l’économie de l’Union européenne, ont réitéré les délégués au Forum.
Le point culminant de la campagne massive organisée, le mercredi 24 janvier, autour des APE et contre ceux-ci étaient peut-être la marche de protestation massive vers les bureaux somptueux de la délégation de la Commission de l’Union européenne situé sur la Rue Ragati dans la capitale kenyane. (...)
L’objectif des Accords de Partenariat Economique est de libérer les économies de ces pays pauvres ACP, dont l’Afrique sub-saharienne représente 94 pour cent de la population, afin que les sociétés européennes puissent continuer à les exploiter. En fait, les négociations des APE qui ont débuté il y a cinq ans en 2002 sont profondément influencées par les intérêts des conglomérats européens.
Destruction des économies
Il n’est pas surprenant de constater que le chef de la délégation de l’UE ait répété les déclarations indignes de Peter Mandelson, Commissaire au Commerce de l’UE, selon lesquelles l’objectif des APE et de promouvoir l’intégration progressive de l’Afrique sub-saharienne (Groupe des pays ACP) dans l’économie mondiale. Cette suggestion a été défaite sous un déluge de huées, de railleries et de sifflets de « mensonges, mensonges, l’UE ment », venant des manifestants.
Une pétition présentée par les participants lors du Forum Social Mondial au chef de la délégation de l’UE au Kenya a réitéré quelques-unes des revendications et préoccupations exprimées lors de différents forums par les sociétés civiles et certains gouvernements du Groupe des pays ACP.
Les manifestations ont fait savoir avant tout que l’objectif du « projet de partenariat n’assure ni la protection des droits des citoyens ni la souveraineté de l’État ni l’application de la disposition énoncée dans l’Accord de Cotonou selon laquelle aucun pays ne doit se retrouver dans une situation pire suite d’un tel partenariat » : par conséquent, il faut mettre fin aux négociations.
Les manifestants ont souligné que, étant donné le contenu actuel et l’orientation politique et économique des APE, ceux-ci détruiront les économies des pays ACP et les moyens d’existence de centaines de millions de gens, en particulier en Afrique sub-saharienne si les accords sont signés dans leur forme actuelle.
« Résistez au nouveau Programme colonial »
Loin d’être catalyseur pour le développement, il ressort de toutes les discussions, tous les séminaires, ateliers et conférences qui ont eu lieu au FSM que les APE sont des outils qui peuvent freiner la croissance de l’Afrique. Un député européen de nationalité autrichienne, impliqué dans les activités du Réseau Africain sur le Commerce sur le thème « Mettez fin aux APE : Résistez au nouveau Programme colonial de l’Europe », a exprimé l’ampleur des APE et de la pression dont fait preuve la Commission européenne pour que les pays ACP signent un accord d’ici à la fin de 2007.
En solidarité avec le Sud, le Député européen, Marie-Hélène Aubert, a déclaré que, vu que les APE auraient un impact négatif énorme sur les pays ACP, il fallait absolument que les gouvernements des pays ACP et les organisations de la société civile s’associent au Parlement européen pour mettre fin aux négociations des APE. (...)
Lors d’un forum tenu sur la souveraineté alimentaire, les militants de la lutte contre le SIDA et les APE se préoccupaient surtout de ce que les accords de partenariat économique pourraient condamner les malades du SIDA dans les communautés plus pauvres où les gens ne peuvent guère s’offrir un seul repas décent.
La lettre de protestation remise à la délégation de l’UE au Kenya a souligné le fait que les accords de libre-échange proposés exacerberont la crise agricole actuelle à laquelle font face déjà les agriculteurs, vont aggraver la pauvreté et violer les droits humains. (...)
Il n’est pas surprenant de constater que les APE ont occupé le premier plan lors du FSM de Nairobi. Depuis le commencement des négociations en 2003, la mobilisation et la prise de conscience du public continuent de s’accentuer.
Après les coupures d’eau mémorables sur fond de polémique, le conflit Mairie de Saint-André-Cirest qui perdure, les plaintes à répétition, les (…)
Le CIOM « national » aura bien lieu le 10 juillet au Ministère des Outre-mer, en présence du Premier ministre, François Bayrou et du ministre de (…)
Kan i ariv Novanm-Désanm-Zanvié, domoun i réziste pi ek la salèr. Zène-zan i mars dann somin, zène-fi i roul an dékolté ; sétaki i rod in manir po (…)
En avril 2025, la ministre malgache des Affaires étrangères, Rasata Rafaravavitafika a déclaré que "la position de Madagascar concernant la (…)
L’ancien chef de la diplomatie européenne a déclara qu’« en un mois, 550 Palestiniens affamés ont été tués par des mercenaires américains ». Une (…)
Après l’opération militaire d’Israël « Rising Lion » (« Lion dressé ») contre l’Iran dans la nuit du jeudi 12 au vendredi 13 juin 2025, et celle (…)
Les cours du pétrole ont connu une nette hausse à partir de la deuxième quinzaine du mois de juin, portés par l’extrême tension au Moyen-Orient et (…)
La Réunion fait partie des régions françaises les plus touchées par les conséquences sanitaires, sociales et judiciaires de la consommation (…)
1993- La disparition de Lucet Langenier. Elle a été brutale, prématurée et a frappé douloureusement non seulement sa famille mais aussi ses (…)
Sur proposition de Gérard COTELLON, directeur général de l’ARS La Réunion, Patrice LATRON, préfet de La Réunion, a décidé le retour au niveau 2 du (…)
C’est dans une ambiance chaleureuse avec un état d’esprit fraternel que les délégués de la Section PCR de Sainte-Suzanne se sont réunis en (…)
La section PCR du Port apprend avec une profonde tristesse le décès de Nadia PAYET, ancienne déléguée syndicale CGTR. Militante engagée et (…)