Madagascar

Mois de l’enfance dans la Grande Île : des chiffres qui interpellent

Un enfant sur trois âgé de moins de 14 ans travaille

14 juin 2003

Traditionnellement, depuis plus d’une décennie, Madagascar, célèbre durant tout le mois de juin le "Mois de l’enfance". Rappelons que lorsque l’Assemblée générale de l’Organisation des Nations Unies adoptait la "Déclaration sur les droits de l’Enfants" qui fut confortée par une "Convention sur les droits de l’enfance", le gouvernement malgache, signataire de cette Convention, décidait de marquer officiellement le premier jour du mois de juin "journée de l’enfance", puis d’étendre cette célébration durant un mois.
Ces dernières années, lorsque l’on parle de la lutte contre la pauvreté, on rappelle le fait que 70% de la population malgache vit en dessous du seuil de pauvreté (un revenu annuel par capital de moins de 200 dollars). Mais d’autres chiffres publiés récemment, qui concernent les enfants, ont retenu l’attention de l’opinion. Dans la Grande Île, les enfants de moins de 6 ans constituent environ 20% de la population, soit 4 millions.

- Alors que la Convention sus-nommée interdit le travail des enfants âgés de moins de 15 ans, à Madagascar, le tiers des enfants âgés de 7 à 14 ans travaillent.
- Dans les familles très pauvres, 11% des enfants travaillent essentiellement pour subvenir aux besoins de la famille, ce pourcentage diminue en fonction des revenus de la famille et dans les milieux dits "plus aisés" ce chiffre atteint encore 3%.
Qui n’a pas constaté dans les rues de la capitale que la plupart des enfants qui mendient, sont surveillés de près par un adulte, à qui ils remettent les oboles collectées ?
Un autre chiffre illustre la précarité dans laquelle vivent les enfants malgaches : Quelques 2 millions 500.000 enfants de moins de 18 ans, ne sont pas inscrits sur les registres de l’État-civil. Des efforts immenses attendent le gouvernement, les ONG, les parents afin de remédier à cette situation injuste. Cet état de fait empêche les enfants, qui seront les citoyens de demain, de jouir de leurs droits les plus élémentaires : à la scolarité, à la santé, à une vie normale.
Il faut souhaiter que le programme national sur l’enregistrement des naissances, lancé conjointement par le ministère Malgache de la Population et l’UNICEF à l’occasion du 1er juin dernier, donnera des résultats probants.


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